Stroll évoque ses premières impressions en F1

Encore beaucoup de travail en perspective

Par Franck Drui

21 février 2017 - 08:55
Stroll évoque ses premières impressions

Dans un peu plus d´un mois, Lance Stroll va effectuer un pas de géant dans sa carrière : il va disputer sa toute première course en Formule 1.

Fort d´un entraînement sur mesure, il souhaite apprendre le plus possible pour être très rapidement à la hauteur de ses adversaires sur la piste.

Le Canadien explique pourquoi il a choisi de ne pas passer par la case GP2, pourtant reconnue comme l´antichambre de la F1.

« J´ai décidé cela lorsque la possibilité de rouler chez Williams s´est présentée » déclare-t-il.

« Pour cela, j´avais d´abord besoin de tous mes points pour obtenir la super-licence. C´était clair pour moi : j´obtenais la place chez Williams seulement si je devenais champion en F3. Il n´y a pas de meilleure préparation pour la Formule 1 que de courir en Formule 1. Une année de GP2 ne te préparera pas aussi bien à cela. Parce que c´est trop éloigné (de la F1). Quand une telle chance est proposée, tu dois la saisir. La place peut de nouveau ne plus être libre l´année d´après. A présent, j´ai 20 courses pour apprendre. »

Cependant, le pilote de 18 ans n´aura pas que son titre de champion de Formule 3 en poche en foulant la piste de l´Albert Park. Il bénéficie depuis plusieurs mois d´une préparation hors du commun pour aborder sa toute première saison de F1 au mieux, avec des tests privés, dont le montant astronomique a fait couler beaucoup d´encre.

« Jusqu´à Noël dernier, j´ai participé à 4 tests de deux jours chacun et un essai d´un jour à Silverstone. Puis, j´ai roulé à Monza, Spielberg, Budapest, Barcelone et enfin à Abu Dhabi. D´ici le début de la saison, il va encore y avoir quelques tests en dehors de l´Europe. Nous devons encore nous arranger avec les différents circuits. Sinon, je me rends un jour par semaine à l´usine chez Williams. S´ajoute à cela l´entraînement physique. Je suis bien occupé ! »

Un soin a été particulièrement apporté pour garder ces tests à bord d´une Williams de 2014 le plus secret possible.

« Il n´y avait aucune raison de les rendre publiques. Williams voulait tout simplement que je me concentre sur mon travail. Hamilton et Villeneuve ont aussi beaucoup roulé comme ça, pour se préparer. Tout le monde a eu une préparation. Pour Bottas c’était de nombreux essais libres les vendredis matins. »

Stroll revient sur l´expérience unique de piloter une Formule 1. Selon lui, les différents tests auxquels il a participé lui permettront d´être complètement à l´aise dès le début de la saison 2017.

« Je me souviens bien sûr du tout début. Le premier jour a été évidemment une expérience incroyable. La voiture est super rapide, a beaucoup de puissance et vachement (sic) d´appui, ça tire sur le cou. Cela a été un grand pas en avant en termes de puissance et d´appui par rapport à une F3. La première fois est toujours impressionnante. C´est un grand changement. Tout est plus grand. Tu vois la piste complètement différemment et pratiquement rien de la voiture. C´est comme passer du kart à une voiture de ville. En kart, tu apprends les bases, comment tu doubles et comment tu défends ta position. Puis tout repart de zéro. Dans une voiture de course, tu dois apprendre comment régler la voiture au mieux, afin de pouvoir rouler au plus vite. Mais tu t´y habitues. Lorsque tu as trouvé ton rythme, cela devient simplement une autre voiture. Lors de mes premiers tests, j´étais à 1,5 seconde des temps compétitifs. Puis je suis arrivé finalement à 1 seconde des temps des pilotes expérimentés. A ce moment-là, je me suis dit "tu n´y arriveras jamais". Mais à un moment donné, tu t´habitues à tout. »

Détail qui a son importance : ces tests apportent un bagage que Stroll n´avait pas, mais ils ne font pas tout. En effet, il a effectué ces tests sans concurrent, se retrouvant seul sur les circuits.

« C´est quand même quelque-chose de différent. Nous roulons avec les données de 2014 et aussi un peu de 2016. Ce n´est pas la même chose. Mais je ne pourrai de toute façon pas appliquer tout ce que j´apprends à 2017, parce que les voitures vont être tellement différentes. Ce qui aide aussi, c´est que je travaille déjà avec les ingénieurs qui travailleront dans mon équipe. »

Le Canadien admet que la Formule 1 est une discipline à part dans les sports moteurs. Car le pilotage à lui seul ne suffit pas. Il a dû apprendre à combiner chaque détail qui compose une course en catégorie reine.

« C´est bien plus que seulement piloter. La Formule 3, c´est une succession de courses sprint du début à la fin. En Formule 1, il y a beaucoup de choses qui s´ajoutent. Les départs, les arrêts au stand, les briefings, les installations, les réglages sur le volant. Donc j´apprends déjà les procédures. Tu dois ménager les pneus. Je ne sais pas à quel point les pneus que j´ai en test sont proches des « vrais ». Mais nous allons avoir des nouvelles gommes cette année. Donc ce n´est pas grave si je n´ai pas 100% des sensations des pneus lors de mes tests. »

Concernant ses objectifs pour cette saison, Stroll se montre réaliste et raisonnable. Il sait qu´il a encore beaucoup de choses à apprendre avant de prétendre à plus dans sa carrière de pilote.

« C´est difficile de se fixer un but. En Formule 3, je savais ce qui m´attendait, parce que les voitures sont très semblables entre elles. En Formule 1, personne ne sait à quel point les voitures vont être bonnes. Chaque année, c´est nouveau. Je n´ai pas cela sous contrôle.
Je veux extraire le maximum de la voiture et de ce qu´on me donne. Et je veux m´améliorer course après course. Je ne vais pas déjà être parfait en arrivant à Melbourne. Je dois me perfectionner dans tous les domaines. Je vais travailler le plus dur possible, aussi bien dans qu´en dehors de la voiture. »

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