Renault F1 : L’adieu au moteur V8 au Brésil

Après huit saisons, le V8 s’en va

Par Franck Drui

20 novembre 2013 - 14:42
Renault F1 : L'adieu au moteur V8

Après huit saisons, le Championnat du Monde FIA de Formule 1 dira au revoir aux moteurs V8 2,4L lors du Grand Prix du Brésil.

A la fin de l’année, des moteurs atmosphériques, totalement optimisés, très puissants et extrêmement rapides cèderont la place en 2014 aux V6 1,6 L turbocompressés.

Avec cinq titres constructeurs et autant chez les pilotes (2006-2010-2011-2012-2013), Renault est le motoriste qui a connu le plus de succès au cours des huit saisons de l’ère des V8. Pour Renault Sport F1, l’ambition est de terminer sur une note positive et d’améliorer les scores de 59 victoires, 65 pole positions et 55 meilleurs tours en course obtenus à ce jour avec le moteur V8.

Les chiffres-clés du V8 Renault :

 8 années de compétition
 59 victoires – 40% de l’ère V8
 65 pole positions
 55 meilleurs tours en course
 3665,5 points
 5 fois Champions du Monde des Constructeurs
 5 fois Champions du Monde des Pilotes
 750 ch pour la puissance maximum (version 2013, intégration standard dans la monoplace, conditions classiques de température, pression atmosphérique et humidité)
 18 000 tr/min pour le régime maximum (version 2013)
 95 kg pour le poids, selon le règlement FIA
 1 271 moteurs construits, dont 683 pour la piste et 588 pour les essais au banc
 Plus de 2 000 000 km au total
 Plus de 5 000 composants par moteur
 Plus de 7 600 000 pièces utilisées
 21 800 pistons utilisés
 43 200 soupapes d’admission utilisées
 45 900 soupapes d’échappement utilisées
 43 800 vis de bielle installées
 22 000 bougies utilisées
 10 600 filtres à huile utilisés

Souvenirs du V8

Rémi Taffin, Directeur des prestations piste Renault Sport F1

Le Brésil sera un moment poignant. Les moteurs atmosphériques à haut régime sont tout ce que j’ai connu en F1. Je suis sûr que nous serons plusieurs dans le paddock à dire la même chose. L’ère des V8 consistait à rendre une voiture plus rapide en utilisant tout… sauf la puissance pure. Ainsi, nous avons beaucoup appris dans différents domaines, comme l’intégration dans la monoplace, les économies d’essence et l’exploitation d’éléments extérieurs comme les échappements.

Nous réfléchissons toujours à ce que nous aurions pu faire de mieux, mais il faut reconnaître que nous avons accompli énormément de choses dont nous pouvons être fiers. Je pense que Renault et ses équipes partenaires ont montré la façon dont il fallait concevoir et utiliser un moteur de la manière la plus efficace, pour obtenir la voiture la plus rapide ! Nous aurions pu sans doute finir plus de courses sans rencontrer de soucis, mais la victoire est parfois acquise grâce à des erreurs commises précédemment. On apprend toujours en repoussant les limites.

La saison 2006 restera l’un de mes souvenirs préférés. Après un problème moteur à Monza, nous étions au pied du mur. Schumacher avait pris la tête du championnat et il était presque impossible de revenir puisque la Ferrari était plus rapide à ce stade de la saison. Mais nous avons fait preuve d’abnégation et nous avons gagné la course suivante, au Japon. Cette fois, c’était au moteur Ferrari de casser et nous avons repris les commandes avant la dernière manche au Brésil. C’était un exemple parfait de lutte jusqu’au bout. Les V8 n’en étaient qu’à leurs débuts, mais nous les utilisions déjà à la limite. La casse de Monza nous avait montré à quel point nous en étions proches.

Même si j’ai énormément apprécié cette époque, l’année prochaine sera un défi encore plus important. J’ai grandi en regardant les moteurs turbo, c’est ce que je rêvais de faire quand j’étais petit. Ce sera donc un peu comme un retour vers le futur !

Jean-Michel Jalinier, Président et Directeur Général de Renault Sport F1

L’ère des V8 a été particulièrement prospère pour Renault. Elle soutient la comparaison avec les succès de nos V10 dans les années 90. Nous pouvons être fiers du taux de réussite en victoires et en pole positions, mais aussi des progrès réalisés, surtout avec le gel imposé par la règlementation. Les relations construites avec l’ensemble de nos équipes sont également satisfaisantes. Nous avons travaillé dur sur l’installation pour offrir le moteur le plus souple, quitte à sacrifier la puissance pure pour favoriser une meilleure intégration et d’autres aspects, tels que la récupération d’énergie et le refroidissement. Tout ceci a contribué à rendre les voitures globalement plus rapides. Gagner avec quatre équipes et six pilotes différents montre à quel point nos relations ont été fructueuses.

Tout au long de l’époque V8, Renault a grandi hors d’Europe. Nos succès en Formule 1 ont soutenu la notoriété et l’image de la marque dans les pays où Renault est en phase de conquête, participant ainsi aux objectifs de développement international. De plus, chaque victoire est une source de motivation pour tout le personnel de Renault.

Nous pouvons dorénavant nous concentrer sur notre nouveau défi pour 2014 avec la même motivation et la même implication.

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