Loeb revient en Espagne chez Citroën pour sa 3e pige de l’année

Un double challenge pour la C3 WRC

Par Franck Drui

22 octobre 2018 - 19:40
Loeb revient en Espagne chez Citroën

Véritable exercice de style, en raison de sa mixité terre et asphalte, ce douzième rendez-vous du calendrier 2018 verra Sébastien Loeb et Daniel Elena effectuer leur retour au sein du Citroën Total Abu Dhabi WRT, pour leur troisième pige annuelle, aux côtés cette fois-ci de Craig Breen – Scott Martin et Khalid Al Qassimi – Chris Patterson.

UNE TROISIÈME PIGE POUR LOEB

En Espagne plus qu’ailleurs, il faut être un pilote complet pour pouvoir l’emporter. Seule manche mixte de la saison, le rallye de Catalogne met en effet à l’épreuve la polyvalence : il s’agit d’être aussi à l’aise sur la terre du premier jour que sur l’asphalte des deux suivants, et ne surtout pas nécessiter de temps d’adaptation au passage de l’une à l’autre surface. Avec Sébastien Loeb, nonuple champion du monde de la spécialité, qui effectuera là sa troisième et dernière pige de l’année, Citroën Total Abu Dhabi WRT affiche de solides arguments. Surtout qu’il est déjà sorti vainqueur de l’épreuve à huit reprises consécutives, dont trois fois depuis 2010 qu’elle est mixte. Leader pendant trois spéciales et auteur de trois meilleurs temps pour sa première apparition au Mexique, puis trois de nouveau à la suivante en Corse, l’Alsacien a à cœur de concrétiser sa pointe de vitesse assurément intacte par un résultat, bien qu’il n’ait plus parcouru ces chronos depuis 2012. Et il sait disposer avec la C3 WRC de la monture victorieuse sur ce terrain à pareille époque l’an passé. Galvanisé par un rallye de Grande-Bretagne mené tout à l’attaque qui l’a longtemps vu briguer le podium, Craig Breen a également l’intention d’en faire le meilleur usage. D’autant qu’il affectionne particulièrement l’asphalte et qu’il peut compter sur le léger remodelage du parcours sur terre, pour compenser son relatif manque de connaissance du terrain. Mais Craig et Sébastien risquent d’être dépendants des aléas de la météo, avec des ordres de départs éloignés (respectivement 8eet 11e) qui peuvent être intéressants si le sol est sec et se balaie comme de coutume ici, mais deviennent carrément désavantageux s’il vient à pleuvoir. Troisième engagé sous les couleurs rouges officielles, Khalid Al Qassimi n’aura quant à lui d’autre objectif que de celui de prendre un maximum de plaisir sur ces pistes et routes dont il est friand.

TERRA ALTA FAIT SA MUE

Si les difficultés au programme seront sans aucun doute nombreuses, elles sont majoritairement connues des concurrents réguliers du championnat. Outre la réintroduction de la super-spéciale d’ouverture dans Barcelone le jeudi soir, le principal changement de ce millésime concerne l’inversion de sens le vendredi de l’ex ES de Terra Alta, rebaptisée La Fatarella – Vilalba, suite à l’ajout également d’une douzaine de kilomètres nouveaux. Elle conserve toutefois ses quelque treize kilomètres d’asphalte à négocier en pneus terre, ce qui en fait une spéciale toujours propice aux écarts pour les pilotes les plus fins au volant. Mais il faudra aussi être précautionneux avec ses gommes et ne pas surcharger son train avant pour la suite des hostilités courues sur le bitume à compter du samedi. À n’en pas douter, ce rallye est un vrai exercice de style.

Pierre Budar, Directeur de Citroën Racing

"Dans la lignée de la Grande-Bretagne, l’objectif sera de se battre aux avants postes. La météo du premier jour sur terre aura une influence sur nos performances, mais si nous rentrons bien placés le vendredi soir, nous savons ensuite pouvoir compter sur le potentiel de la C3 WRC sur asphalte pour tenter de défendre notre couronne sur cette course. D’autant que Sébastien et Craig ont l’un comme l’autre des arguments à faire valoir : le premier est un octuple ancien vainqueur de l’épreuve et nous a déjà montré cette année n’avoir rien perdu de son talent, tandis que le second sort d’une belle prestation au Pays de Galles."

Sébastien Loeb

"Après avoir montré de belles choses sur les deux surfaces au Mexique puis en Corse, j’aimerai réussir à disputer un rallye complet sans faire d’erreurs. Mes deux jours d’essais se sont bien déroulés, à moi désormais de réussir à mettre tout bout à bout. Le niveau est tellement relevé qu’il serait prétentieux de dire que je vais me battre avec les trois qui jouent le titre, mais j’espère être dans le coup. Si c’est sec sur la terre, il faudra parvenir à exploiter l’avantage potentiel lié à notre ordre de départ, car il se passe toujours pleins de choses sur cette étape, avec ses pierres dissimulées un peu partout."

Craig Breen

"Je me réjouis de retrouver l’asphalte, ma surface préférée, d’autant qu’il y a toujours beaucoup d’Irlandais qui se déplacent sur ce rallye. Je suis content aussi que la journée terre ait un peu évoluée, vu que je n’ai pas disputé l’épreuve depuis deux ans. Pour le bitume, je compte sur mon passé de kartman pour trouver mes marques rapidement sur ces routes typées circuit, et être le plus propre et efficace possible. Car l’objectif est bel et bien de continuer sur ma lancée de la Grande-Bretagne et me battre pour le podium."

Khalid Al Qassimi

"Je suis ravi de retrouver ce rallye que j’ai toujours beaucoup apprécié, en particulier la partie terre qui a ma préférence, même si elle s’avère toujours piégeuse. Sauter d’une surface à l’autre en cours de week-end nécessite de faire preuve d’une bonne capacité d’adaptation, et c’est ce qui fait de cette manche, un challenge difficile mais particulièrement intéressant."

UN RALLYE, UN CHALLENGE

Le passage des voitures de la configuration terre à celle asphalte

Une fois par an, le rallye de Catalogne propose aux mécaniciens du WRC une assistance encore plus intense que d’habitude. Portée de quarante-cinq minutes d’ordinaire à une heure et quart pour l’occasion, l’intervention mécanique du vendredi soir les voit passer leurs montures respectives de la configuration terre à la version asphalte. En d’autres termes, seule la coque et le moteur sont pour ainsi dire conservés tandis que les quatre amortisseurs, les trains roulants, la boîte de vitesses, les ponts, les transmissions, les freins ou encore la direction, sont remplacés. Pour d’évidentes raisons de rapidité, les trains avants et arrières arrivent par exemple complets pré-montés sur chariots. Et si cet exercice est en vigueur en Espagne depuis quelques années maintenant, des simulations sont effectuées chaque saison en amont, pour ne pas perdre la main ! Histoire de pouvoir procéder ensuite sereinement aux traditionnelles purges et autres vérifications d’usage.

SECRETS DE ROUGES

Daniel Elena se souvient de la première victoire conquise avec Sébastien Loeb en 2005…

" Longtemps, ce rallye s’est refusé à nous ! En 2002 on sort de la route, en 2003 on se fait reprendre sous la pluie par Panizzi faute de disposer des bons pneus, en 2004 on casse le carter dans une corde… D’où la saveur particulière qu’a eu ce premier succès catalan en 2005. C’était alors notre dixième victoire de l’année, ce qui en faisait une très belle saison. En même temps, elle a été chargée en émotions, car c’est aussi l’année du décès de Michael Park, dit Beef, le copilote de Markko Märtin, qui était un bon copain. On n’avait pas voulu être sacrés dans ces circonstances en Grande-Bretagne et on avait ainsi volontairement rétrogradé au classement, pour finalement remporter notre deuxième titre à la course suivante, au Japon. En Catalogne, on a par la suite enchaîné avec sept autres victoires consécutives, et comme les spéciales n’ont pas énormément changé depuis, on a à peine plus d’une soixantaine de kilomètres de nouvelles notes à prendre cette année, plus évidemment des ajustements à faire sur celles dont on dispose déjà. "

WRC

Recherche

Info Motorsport

Photos

Vidéos