La nouvelle règle des départs arrêtés va causer des ‘carnages’ pour Grosjean

Mais Günther Steiner ne veut pas enterrer cette initiative

Par Alexandre C.

7 mars 2018 - 21:21
La nouvelle règle des départs arrêtés va

Romain Grosjean n’a pas couvert autant de tours qu’espéré aujourd’hui : avec 78 boucles au compteur, il n’a pas franchi la barre des cents, contrairement à nombre de ses camarades aujourd’hui. Le Français se dit néanmoins satisfait du comportement de sa voiture.

« C’est bon d’être de retour de la voiture. J’ai pris du plaisir aujourd’hui. Le ressenti dans la voiture était sympathique. La première impression positive que j’avais eue est toujours présente. Nous avons eu un petit problème l’après-midi qui nous a coûté du temps au piste. Mais le temps que nous avons passé en piste a été un temps efficace. Le plus important c’est que j’ai un bon ressenti dans la voiture. »

Günther Steiner, le directeur de l’équipe, regrette que son équipe « ait de nouveau perdu un peu de temps ».

« Nous n’avons pas bouclé tout notre programme. C’était bon d’avoir Romain dans la voiture sur le sec parce qu’il avait manqué du temps en piste la semaine dernière avec la météo. Cette journée ne fut pas idéale, mais nous sommes toujours dans un état d’esprit positif. Il nous reste deux jours et j’espère que nous pourrons faire plus de tours. »

Les déclarations de l’équipe américaine aujourd’hui font cependant faire du bruit dans le paddock pour une autre raison : les réactions de Romain Grosjean aux essais de départ arrêté après période de voiture de sécurité.

Une règle a fait son apparition l’an dernier, sans avoir jamais été utilisée encore : si une course démarre derrière une voiture de sécurité, les pilotes sont censés, lorsque les conditions deviennent praticables, s’arrêter sur la grille pour s’élancer selon la procédure « normale » de départ arrêté. Le but est bien sûr de créer plus de spectacle pour les fans.

Les pilotes ont été mobilisés à Barcelone aujourd’hui pour simuler des départs suivant cette procédure. Le résultat de ce test est… absolument calamiteux pour Romain Grosjean, qui alerte sur les dangers causés par cette innovation règlementaire. Les pilotes en effet ne peuvent faire chauffer les gommes comme à l’accoutumée derrière la voiture de sécurité.

« Je n’ai pas pu aller au-delà de la quatrième vitesse. C’est inconduisible. »

En temps normal, les pilotes passent la 8e lors de leur tour de chauffe. Mais derrière une voiture de sécurité, cela devient plus problématique…

« J’étais l’un des premiers à arriver sur la grille. Valtteri Bottas était là depuis longtemps. Quand il est reparti, on aurait dit qu’il roulait avec des slicks sur une piste mouillée. Chaque fois que vous changez de vitesse, vous perdez l’arrière, et chaque fois que vous rétrogradez les pneus arrière se bloquent. Et dans un virage, vous glissez. Cela ne fonctionne pas. Je suis inquiet pour la sécurité. Selon moi, ce pourrait être un carnage. Vous pourriez perdre la voiture en ligne droite. »

« Si la règle reste ainsi, je rentrerai plutôt aux stands à chaque fois. Tout le monde le fera. Vous allez perdre 25 secondes en un tour par rapport à un gars qui aurait chaussé des pneus frais. »

Günther Steiner n’enterre pas pour autant par avance cette nouvelle règle. Il demande à ce que les tests soient approfondis.

« Nous avons testé pour la première fois ce système. Il faut en faire d’autres et voir le résultat final. C’est pourquoi nous faisons ces tests. Nous voulons que le sport soit plus intéressant. Mais je ne sais pas à quel point cette procédure est mauvaise. Bien sûr, quelqu’un va l’examiner plus en profondeur, va regarder des vidéos, les temps au tour, pour voir s’il y a une grande différence entre les voitures et si c’est en fait dangereux ou non. »

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