Interview - Grosjean : Suzuka est mon circuit préféré

Le Français y avait fait une course fantastique en 2013

Par Emmanuel Touzot

2 octobre 2018 - 11:24
Interview - Grosjean : Suzuka est (...)

Haas F1 Team a confirmé ses pilotes avant le Grand Prix de Russie, et vous et Kevin Magnussen serez de retour pour une autre saison. Dans quelle mesure est-il utile d’avoir fixé votre avenir, alors que vous vous battez pour la quatrième place au classement des constructeurs ?

"C’est toujours bon de savoir comment se profile l’avenir. Pour nous, c’est formidable que cela ait été confirmé. C’est une chose positive. Nous nous tournons vers l’avenir."

Haas F1 Team a fait de gros progrès de l’année dernière à cette année. Dans quelle mesure cela est-il attribuable au fait d’avoir un duo de pilotes constant, et pensez-vous que ça paiera encore en 2019 ?

"Il y a le duo de pilotes, ce qui est important, et il y a le groupe d’ingénieurs, qui devient de plus en plus fort et qui acquiert de l’expérience. Dans l’ensemble, cela signifie qu’aujourd’hui nous sommes dans une bien meilleure situation."

Vous passez de l’une des pistes les plus douces de la Formule 1, l’Autodrome de Sotchi, à l’une des pistes les plus difficiles du circuit de Suzuka. Comment l’asphalte de Suzuka change-t-il votre préparation par rapport à ce que vous avez fait pour Sotchi ?

"Sochi est un circuit particulier, pas un de mes favoris. Suzuka est définitivement ma piste préférée. J’ai toujours hâte d’y aller. Nous voulons réussir partout. Nous allons nous battre aussi dur que possible pour obtenir ces points et essayer de battre Renault."

Après deux courses consécutives où le pneu le plus tendre de la gamme Pirelli a été utilisé, l’hyper-tendre, nous revenons à une combinaison plus traditionnelle de pneus medium, tendre et super-tendre. Après avoir lutté pour prolonger la longévité des gommes très tendres, est-il avantageux de revenir à une gamme de pneus que vous connaissez bien, où les composés se suivent ?

"Je ne sais pas. On le découvrira à Suzuka. L’hyper-tendre est un bon pneu de qualification, mais pas un bon pneu pour la course."

Vous avez dit que Suzuka est votre piste préférée au monde. Pourquoi ?

"C’est toujours difficile de dire exactement pourquoi. Je pense que c’est le rythme, les virages et la nature rapide de la piste. Il y a aussi un risque avec tout le gravier et les parties étroites du circuit. Mais dans l’ensemble, il n’y a pas de raison précise, et parfois on ne sait pas pourquoi on aime quelque chose, on l’aime simplement."

Vous avez mené 26 tours lors du Grand Prix du Japon 2013 à Suzuka avant de terminer troisième. C’est le plus grand nombre de tours que vous avez mené en Formule 1. Parlez de cette course et de la façon dont vous avez pu rester devant pendant si longtemps.

"J’étais quatrième sur la grille et j’ai pris un très bon départ. J’étais en tête au premier virage. Puis Red Bull a joué sa stratégie. Ils ont mis une voiture sur une stratégie à deux arrêts et l’autre sur une stratégie à trois arrêts. Nous avons mené 26 tours, mais nous avons perdu notre position par rapport à eux. Mais c’était génial. Je me souviens m’être dit de ne pas sortir car toutes les télés du monde étaient sur moi. C’était un sentiment formidable d’être leader. J’ai adoré ça. Je me souviens d’être allé à la gare après la course et elle était remplie de tous les fans. C’était mouvementé, mais mémorable."

Il semble y avoir un équilibre délicat à Suzuka en ce qui concerne l’appui aérodynamique. Si vous en avez trop, vous êtes trop lent dans les lignes droites. Si vous en avez trop peu, vous n’aurez pas la confiance nécessaire pour attaquer les virages. Comment atteindre cet équilibre ?

"C’est l’un de ces circuits où il faut beaucoup d’adhérence et une très bonne voiture dans les virages rapides. Il s’agit d’obtenir une bonne confiance en soi pour être capable de pousser à la limite dans ces virages difficiles. Ce n’est pas une piste facile à aborder, mais c’est vraiment intéressant."

Le sous-virage à travers les esses entre le troisième et le septième virage est souvent un problème à Suzuka. Comment s’attaquer au sous-virage et comment résoudre ce problème sans compromettre le reste du circuit ?

"C’est une ligne fine. Si vous sous-virez, vous perdez le rythme dans les virages trois, quatre, cinq, six, sept et huit. Si vous avez du survirage, c’est mauvais aussi. Il y a une fine limite pour trouver un bon équilibre et ne pas non plus oublier les virages plus lents."

Le pilote peut-il davantage faire la différence à Suzuka que sur d’autres pistes ?

"Pas vraiment, malheureusement. Il s’agit de trouver le bon équilibre avec la voiture. La performance de votre voiture dicte votre performance. C’est plus ou moins la même chose partout."

Où sont les possibilités de dépassement à Suzuka ?

"Certainement dans le premier tour après l’activation du DRS. Il y a aussi un gros freinage à la chicane dans le dernier virage, et l’épingle à cheveux du milieu où l’on peut tenter quelque chose."

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