Grosjean est encore ému par son premier GP ’de rêve’ chez Haas

Un résultat sorti de nulle part

Par Alexandre C.

8 décembre 2018 - 18:20
Grosjean est encore ému par son (...)

Quittant une écurie Lotus en pleine déconfiture financière et sportive, Romain Grosjean avait fait un pari audacieux à la fin de l’année 2015 : rejoindre une écurie « rookie », Haas F1.

A l’époque, le but du Français était aussi de se rapprocher du management de Ferrari, pour prétendre remplacer Kimi Räikkönen au sein de la Scuderia…. Si cet objectif fut finalement manqué, force est de constater que Romain Grosjean peut s’estimer heureusement surpris des performances de l’équipe américaine. Et ce, dès sa première course.

« Quand j’ai rejoint Haas en 2016, » se remémore Romain Grosjean dans une chronique pour The Players Tribune, « mes objectifs avaient un peu changé en tant que pilote. Serais-je capable de m’assurer que cette équipe, ces gens chez Haas, soient meilleurs dans cinq ans qu’aujourd’hui ? Je voulais le savoir. »

La barre fut d’entrée mise très haute : à Melbourne, Romain Grosjean finit 6e. 8 points d’un coup, dès le premier Grand Prix de l’écurie, voilà qui sonnait « comme une victoire », comme le confia, ému, le Français à la radio après l’arrivée… Pourtant, Haas revenait de loin !

« Nos débuts furent difficiles. Notre premier Grand Prix à Melbourne fut chaotique. Nous n’avions pas beaucoup roulé en essais hivernaux, donc nous avions peu d’infos sur la voiture. Ensuite il avait plu le vendredi à Melbourne, donc nous n’avions pas roulé. Nous ne savions même pas si la radio fonctionnait. Le samedi, quelqu’un nous était rentré dedans dans la pit lane. Il avait fallu changer le fond plat de la voiture, ce qui nous avait coûté encore plus de temps. Les qualifications furent un désastre puisque la F1 avait mis en place un système nouveau et ridicule d’éliminations en qualifications, qui fut supprimé quelques semaines après. Une vraie anarchie… »

« Mais le dimanche est ensuite arrivé. Et nous avons fini la course en 6e place. »

« 6e, dans les points… Incroyable, vraiment impressionnant. »

« Avant la course, nous pensions que nous serions déjà chanceux de voir le drapeau à damiers. Notre télémétrie lâcha durant le Grand Prix, notre radio aussi par moments. Notre voiture n’avait pas même couvert toute une distance de Grand Prix avant ce week-end. »

« Mais 6e, quel rêve ! Tout ce dimanche fut vraiment spécial. C’était juste un soulagement. Il y avait de l’amour et l’excitation dans tout le garage. »

« Quand je considère ma carrière avec le recul, je pense immédiatement à ce jour. J’adore cette histoire, j’ai adoré ce week-end. »

Si les progrès de Haas furent moins visibles en 2017, la saison 2018 fut en revanche celle du bond en avant : l’écurie disposait de la 4e voiture la plus rapide du plateau en début de saison, et a fini 5e au classement des constructeurs, derrière Renault.

« Nous n’avons cessé de grandir chaque jour, et nous voulons nous améliorer chaque saison » confirme Romain Grosjean.

« Haas est l’une de ces choses qui rendent la F1 formidable. L’équipe est remplie de gens passionnés et originaux, même de rêveurs fous. J’ai de la chance de faire partie de cette équipe, parce qu’il n’y a pas si longtemps, je pensais qu’une telle opportunité ne se présenterait jamais. »

Haas n’a-t-elle pourtant pas atteint un plafond de verre ? Peut-elle poursuivre sa progression l’an prochain avec un budget moindre par rapport à la concurrence ?

« Je sais une chose : Gene Haas n’est pas là pour finir en milieu de grille. Et c’est pourquoi le futur m’excite autant. Les essais hivernaux, voir la nouvelle voiture, ça m’excite beaucoup. Parce que je crois en nous. Et nous savons que la tâche sera rude ces prochaines années si nous voulons nous mêler aux gros poissons. »

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