Alzayani n’a pas digéré l’annulation du GP de Bahreïn

Il n’est pas tendre envers les équipes et Mark Webber

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12 juillet 2011 - 16:57
Alzayani n'a pas digéré l'annu

Responsable du circuit de Sakhir, Zayed Alzayani n’a toujours pas digéré l’annulation du Grand Prix de Bahreïn 2011.

L’épreuve aurait dû ouvrir la saison mais le printemps arabe, initié par la Tunisie, a fait tâche d’huile et est arrivé jusqu’au Royaume de Bahreïn. Des membres de l’opposition ont commencé à manifester pour plus de démocratie et ont été réprimés violemment par la police.

Le Grand Prix ne pouvait pas se tenir dans de telles conditions et a été suspendu, avec l’espoir de le réintroduire au calendrier en fin de saison. Le Conseil Mondial de la FIA avait approuvé son retour au calendrier, début juin, mais, devant le tollé provoqué par sa décision tant au niveau des médias et des fans que des équipes et de leurs sponsors, les organisateurs ont pris l’initiative d’annuler purement et simplement la course 2011.

Alzayani en reste très amer. « Les équipes ont été lunatiques. J’ai été déçu parce qu’on ne peut pas passer, en l’espace de trois mois, de ‘Oh, vous êtes ma destination préférée’… à ‘Nous ne voulons pas aller à Bahreïn. Oui il s’est passé certaines choses entre temps, mais vous ne pouvez pas être aussi lunatiques », a-t-il déclaré au London Evening Standard.

Les équipes avaient justifié leur position par des questions purement logistiques – liées au déplacement du Grand Prix d’Inde et au prolongement de la saison jusqu’en décembre – et d’assurances.

« Il y a eu beaucoup de plaintes des équipes et des sponsors et, au final, nous avons jeté l’éponge. Nous ne voulions pas initier une bagarre avec les équipes », a expliqué Alzayani.

La question des droits de l’homme n’a jamais été ouvertement abordée dans le débat, même si la répression violente des opposants – qui a fait plusieurs morts – ainsi que certaines rumeurs d’arrestation et de maltraitance n’ont fait que rajouter au malaise de nombreux membres du paddock.

Les évènements en eux-mêmes n’étaient pas tant le problème que les liens étroits entre la famille royale et le Grand Prix : en acceptant de se rendre à Bahreïn, la F1 aurait été vue comme cautionnant les actions du gouvernement et, de fait, la répression.

Sa venue aurait pu, en outre, être utilisée par l’opposition pour se faire entendre sur le plan international. Un ’Day of Rage’ avait d’ailleurs été prévu, après la réintroduction de l’épreuve au calendrier.

Alzayani, lui, n’hésite pas à partir sur le terrain des droits de l’homme.

« Ils vont aller aux Etats-Unis l’année prochaine. Quid de Guantanamo ? Ce n’est pas une violation des droits de l’homme ? Comme Bernie me l’a dit, ‘si les droits de l’homme étaient un critère pour les courses de F1, nous ne roulerions qu’en Belgique et en Suisse à l’avenir’ », attaque-t-il, s’en prenant aussi à Mark Webber, l’un des rares membres du paddock à s’être exprimé sur la situation à Bahreïn à l’époque. « L’Australie n’a-t-elle pas des problèmes avec les aborigènes ? Je ne vois pas Mark Webber en parler. Pourquoi il s’en est pris à Bahreïn ? Je ne le sais pas. »

Il continue en soulignant que ce qui s’est passé à Bahreïn n’avait rien à voir avec les mouvements vus en Tunisie, en Egypte, ou bien encore en Lybie ; et qu’un dialogue national avait été ouvert.

Et il n’a pas manqué d’insister sur le fait que le Grand Prix de Bahreïn est très important pour le Royaume, qui vit tout entier au rythme de la Formule Un le temps d’un weekend.

« Nous le préparons toute l’année. Ce rendez-vous met Bahreïn sur la carte, transforme la nation et change l’humeur du peuple. C’est plus important que votre Silverstone, la FA Cup, le Derby et le Grand National réunis », dit-il.

Le Grand Prix de Bahreïn devrait retrouver sa place au calendrier et ouvrir la saison 2012 au mois de mars prochain.

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