Alonso, frustré par la F1, estime avoir ’de plus grands défis à relever’

L’Espagnol s’explique sur sa décision

Par Franck Drui

17 août 2018 - 09:18
Alonso, frustré par la F1, estime (...)

Fernando Alonso est à Silverstone pour les 6 Heures d’Endurance, ce week-end, avec son équipe Toyota.

Dans le paddock, les questions ont évidemment surtout été tournées vers son choix de laisser la Formule 1 de côté à la fin de l’année. Une retraite qui ne sera peut-être pas définitive si le sport s’améliore grandement, comme il le suggère.

"Il n’y a plus l’action en piste, celle dont je rêvais quand j’ai rejoint la F1. Ou celle que j’ai pu découvrir dans d’autres séries ces dernières années. J’ai arrêté parce qu’il se passe peu de choses en piste. C’est très pauvre selon moi."

"On parle surtout de ce qui se passe en dehors. Les polémiques, les messages radio, etc... et quand on parle de ça plus que du spectacle en piste, c’est un mauvais signe," explique-t-il.

"C’est pour cette raison, parce que je sens qu’il n’y a pas assez de compétitivité pour permettre de l’action en piste, que j’ai décidé de chercher d’autres séries, qui offrent plus d’actions, plus de joie."

Alonso veut donc retrouver de l’amusement en piste, mais pas seulement.

"J’ai des défis plus grands à relever que ce que la Formule 1 peut offrir pour le moment."

"La F1 a tout de même des éléments très positifs," nuance l’Espagnol. "Je m’y suis amusé pendant 17 ou 18 ans de ma vie. J’y ai accompli plus que ce dont je rêvais lors de mes débuts en 2001."

Alonso dément être frustré par la situation de McLaren.

"La plupart de mes annonces en F1 ont été perçues comme tristes ou liées à la frustration du manque de résultats, surtout ces deux dernières années. Mais j’ai couru pendant 18 ans et j’ai gagné 2 titres. On pourrait donc dire que j’ai été frustré 16 ans. Mais ce n’est pas le cas et ce n’est pas le cas maintenant."

Et s’il avait eu l’opportunité de remporter un 3e titre en 2019 ?

"Je serai probablement resté mais la F1 ne m’amuse plus vraiment," répète-t-il.

"En 2003, 2004, 2008, 2009 et 2011, je n’ai pas gagné beaucoup de courses. Mais c’était difficile de prédire ce qui allait se passer, par exemple lors des deux prochaines courses à Spa et Monza."

"Maintenant, vous pouvez déjà presque écrire ce qu’il va s’y passer parce qu’on connait la hiérarchie. Jusqu’au top 15, avec peut-être une ou deux erreurs. Voilà à quel point la F1 est devenue prévisible."

"Quand vous posez la voiture en piste à Barcelone en hiver, vous savez déjà à peu près ce que vous allez pouvoir faire ou ne pas faire jusqu’en novembre, à Abu Dhabi. C’est dur."

"Pour moi, plus tellement, parce que j’ai signé de belles choses en F1. Mais pour d’autres pilotes qui attendent des succès, pour les jeunes qui arrivent, c’est dur parce qu’ils ne peuvent vivre que dans l’espoir que leur équipe fasse un énorme pas en avant l’année suivante ou qu’il reçoive un appel d’un top team. Pour les pilotes ambitieux, c’est dur."

Notons qu’Alonso se trompe allègrement concernant 2004 puisque Michael Schumacher a confortablement gagné 12 des 13 premières courses de la saison.

Alors peut-on revoir un jour Alonso en F1 ?

"La porte est ouverte parce que je pilote à mon meilleur niveau. Pourquoi fermer des portes si des choses peuvent arriver à l’avenir ? Je suis toujours jeune, je n’ai pas 45 ans. Je me sens fort, je vais faire 27 courses en tout cette année. Mais qui sait..."

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