La F1 envisage la suppression du très aristocratique Groupe Stratégie

L’unanimité en cas de décisions tardives serait aussi supprimée

Par Alexandre C.

30 octobre 2019 - 19:45
La F1 envisage la suppression du (…)

Les processus de décision, en F1, sont quelque peu opaques, et reflètent les enjeux de pouvoir comme les inégalités entre les écuries de pointe et les écuries de milieu de grille.

Le Groupe Stratégie de la F1 est le reflet de cet approche aristocratique. Ce Groupe, aux côtés de la FOM et de la FIA, ne rassemble que certaines écuries, les plus prestigieuses, comme Ferrari, Red Bull, McLaren, Mercedes et Williams, ainsi qu’une autre équipe, celle à être la mieux classée au dernier classement des constructeurs (Renault aujourd’hui). Les autres, comme Racing Point ou Alfa Romeo, en sont exclues.

Les équipes bannies du Groupe peuvent assister aux réunions… sans avoir le droit de vote.

Au sein de ce groupe, ce sont cependant les avis de la FIA (six votes) et de la FOM (six votes) qui comptent plus que le vote des équipes (une voix par équipe).

Seules les décisions avalisées par ce Groupe Stratégie peuvent être étudiées au sein de la Commission F1 (où toutes les écuries peuvent voter). Le Groupe Stratégie sert ainsi de filtre avant la Commission, qui est l’organe qui propose des changement de règlements, que la FIA doit ensuite avaliser.

Ce système hérité de l’ère Bernie Ecclestone va-t-il enfin être aboli ? C’est bien le vœu de Liberty Media qui, depuis son arrivée, essaie d’apporter plus d’équité entre les équipes. La FOM et la FIA entendent ainsi se mettre d’accord pour changer le système de gouvernance de la F1, dans le but d’apporter plus d’efficacité comme d’égalité.

A l’horizon 2021, un seul groupe, composé de 30 membres (10 représentants de la FIA, 10 représentants de la FOM, 10 représentants des équipes), serait désormais responsable pour proposer des changements dans la règlementation. Le Groupe Stratégie serait supprimé, purement et simplement.

La FIA souhaite également modifier son système de gouvernance sur un autre point : l’unanimité qui est requise, pour avaliser certains changements pour une année n+1, quand ils sont trop tardifs (après le 1er mai de l’année n-1). C’est à cet obstacle par exemple que la FIA et la FOM se sont heurtées au moment d’introduire les courses qualificatives, deux équipes s’y étant opposées. Visiblement, la leçon a été bien retenue.

Désormais, l’unanimité ne serait plus requise. Mais une large majorité (28 voix sur les 30 du nouveau système de gouvernance) serait requise. En pratique, cela voudrait dire que le veto de trois équipes, et non plus d’une comme aujourd’hui, suffirait pour bloquer tout changement. Concrètement, la FIA et la FOM retirent ainsi du pouvoir aux écuries.

Une majorité de 25 voix serait requise pour prendre des décisions mieux anticipées (avant le 1er mai, pour une décision concernant la saison suivante).

La FIA propose ainsi un marché, et notamment aux petites équipes qui sont le plus gagnantes dans cette affaire : le Groupe Stratégie est supprimé, et en échange, l’unanimité, en cas de changement de règlement tardif, ne serait plus requise.

Ce sont les écuries de pointe qui se retrouvent le plus lésées, une fois encore, par le projet de règlement 2021, d’autant plus si l’on considère que la FIA et la FOM prennent généralement des décisions tardives propices aux écuries de milieu de grille.

Cette nouvelle proposition de réforme risque de mécontenter un peu plus Red Bull, Mercedes et Ferrari, alors que le règlement 2021 doit être voté demain…

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