Pirelli utilisera encore les pneus médiums et tendres à Abu Dhabi

Ce week-end à Yas Marina

Par Franck Drui

28 octobre 2013 - 16:21
Pirelli utilisera encore les pneus (...)

Le Grand Prix d’Abu Dhabi est la seule course de la saison débutant en fin d’après-midi et s’achevant au crépuscule, créant ainsi un défi unique pour les pilotes et les équipes, ainsi qu’un spectacle à couper le souffle pour les spectateurs.

Les pneumatiques du Grand Prix d’Abu Dhabi seront les mélanges medium P Zero Blanc et les tendres P Zero Jaune ; une allocation similaire à celle du Grand Prix d’Inde, le weekend dernier. Les températures subies par ces enveloppes ce weekend seront rude, mais à l’inverse des autres pistes de la saison, le circuit d’Abu Dhabi perd en température au lieu de monter graduellement.

Paul Hembery, Directeur de Pirelli Motorsport : « La façon dont la température baisse à Abu Dhabi a bien entendu un effet sur l’usure et la dégradation, ce qui signifie que les équipes seront en mesure de réaliser des relais plus longs avec le mélange le plus tendre en course. Cela a un impact important sur la stratégie : il est souvent possible d’essayer quelque chose de différent à Abu Dhabi par rapport à d’autres lieux, ce qui peut payer en fin de course. Abu Dhabi est un circuit que nous connaissons très bien car c’est là que nous avons fait des essais avant d’entrer en Formule 1. C’est également là que les équipes de Formule 1 ont essayé nos pneus pour la première fois, à la fin de la saison 2010. En ce qui concerne l’épreuve, Yas Marina est le circuit le plus moderne et spectaculaire de l’année, avec de nombreux défis techniques testant la plupart des paramètres globaux de la performance pneumatique. L’usure et la dégradation ne sont pas particulièrement élevées ici : l’an dernier, lorsque nous avions également choisi le medium et le tendre, la plupart des pilotes ne s’étaient arrêtés qu’une fois. Comme les mélanges sont globalement plus tendres cette saison, nous nous attendons cette fois-ci à deux arrêts, bien qu’il soit possible de voir des équipes n’en tenter qu’un. Il faudra attendre les essais de vendredi pour avoir une idée plus claire de la différence de temps au tour entre les deux mélanges, mais globalement, nous nous attendons à ce que le rythme soit assez serré en tête de course. C’est toujours dans ces circonstances qu’avoir la bonne stratégie peut réellement créer une grande différence. Bien que le niveau d’évolution de la piste soit élevé et que les conditions des essais ne sont pas toujours représentatives de celles de la course, le travail accompli vendredi et samedi sera la clé pour mettre en place les stratégies les plus avantageuses possibles pour dimanche au sein des équipes. »

Le mot de Jean Alesi, ambassadeur Pirelli : « Abu Dhabi n’est pas une piste sur laquelle j’ai piloté en course, c’est donc difficile de la commenter du point de vue du pilotage. Mais elle est clairement spectaculaire à voir et c’est fantastique de voir tant d’investissement en infrastructure pour la F1. La seule impression négative que j’avais initialement du circuit concernait le fait qu’il semblait assez difficile d’y dépasser parfois, mais je pense que ce problème est maintenant réglé. Il est également intéressant de voir en ce moment à quel point les pilotes utilisent la stratégie pour gagner des positions en piste. Je suis sûr que les arrêts aux stands seront encore importants ce weekend à Abu Dhabi. Cela ne semble pas être une course particulièrement dure pour les pneus, mais les circonstances sont un petit peu différentes par rapport à d’habitude, la course débutant en fin d’après-midi. Il est donc difficile de prédire ce qui va se passer. Il m’est arrivé de piloter au crépuscule et de nuit au Mans et ce n’est vraiment pas facile. Mais je pense que c’est plus évident dans une F1 que dans une voiture d’endurance car les F1 n’ont pas de phares. Les phares rendent le jugement des perspectives plus difficile, particulièrement lorsque l’on est doublé et c’est mieux de juste avoir l’éclairage du circuit, comme à Singapour et Abu Dhabi ».

Le circuit du point de vue pneumatique :

La température chute en moyenne de 15°C durant la course, passant de 45°C au départ à 30°C à l’arrivée ! Il s’agit d’un phénomène opposé à celui observé habituellement en course, quand les températures de piste montent progressivement.

Un petit peu comme à Suzuka, la première portion du circuit consiste essentiellement en une série de courbes imposant à la voiture des forces d’accélération latérale de 4g. Les pneus doivent fournir une performance optimale dans la longue ligne droite, où les monoplaces sont en pleine charge d’accélération pendant environ 15 secondes. Cela équivaut à une charge aéro d’environ 800kg, poussant sur les quatre roues.

La traction est l’un des aspects les plus importants pour trouver de la performance à Yas Marina car il y a beaucoup de courbes négociées à grande vitesse. Afin d’aider les pilotes à bénéficier de traction, les ingénieurs ont tendance à régler les voitures avec un train arrière assez souple, mais qui eut accroître l’usure pneumatique. Si le réglage est trop rigide à l’arrière, le problème opposé peut être rencontré : trop de patinage altèrera alors également la durée de vie des pneus.

Les notes techniques pneumatiques :

Le circuit de Yas Marina se trouve au niveau de la mer, avec une densité atmosphérique élevée, boostant ainsi les performances moteur. Cette puissance supplémentaire a également un effet sur l’usure des pneus car des demandes plus importantes sont placées sur le train arrière. Les autos roulent généralement avec des niveaux d’appuis moyens, car Abu Dhabi est un circuit tout en compromis.

La surface de la piste d’Abu Dhabi a été réalisée avec un gravier provenant d’Angleterre, globalement peu abrasif. Au fur et à mesure de l’évolution de la piste grâce au « gommage », les performances évoluent progressivement durant le weekend. Il est par ailleurs fréquent de trouver de la poussière ou du sable en début de weekend en raison de la proximité du désert.

L’an dernier, les deux premiers (Kimi Räikkönen et Fernando Alonso) ne s’étaient arrêtés qu’une fois. Ils avaient pris le départ en pneu tendre, pour finir en medium. Sebastian Vettel, qui était parti depuis la voie des stands après s’être vu refuser son temps de qualifications, était arrivé 3ème avec deux arrêts. Il était parti en medium et avait réalisé deux relais en tendres.

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