Performance ou fiabilité ? Cowell explique le dilemme de Mercedes

Ce qu’est la F1 réellement de nos jours

Par Alexandre C.

6 février 2018 - 09:20
Performance ou fiabilité ? Cowell (...)

On sait que les F1 disposent de différents modes de puissance : mode qualifications, mode économie…

La gestion de ces modes définissant la puissance moteur est devenue de nos jours cruciale, notamment le dimanche en Grand Prix, explique Andy Cowell, le responsable du département moteur de Mercedes. Pour l’ingénieur de l’équipe allemande, c’est une question d’ingénierie certes, mais aussi de ressenti personnel du pilote.

« Nous avons le mode qualifications, et deux autres modes que nous utilisons en course. C’est habituellement Lewis Hamilton qui décide de changer de mode, de passer au mode économie, ce qui suscite toujours un peu d’anxiété chez nous ! Pourquoi fait-il ça ? Que se passe-t-il ? »

« Cela nous renvoie au fait qu’il soit la seule personne connaissant la performance globale de la voiture, parce qu’il est le seul dans la voiture. Il sait ce qu’il se passe durant une course, il connaît la façon dont une course se déroule, et il se dit ‘tiens, ces pneus ont toujours une bonne durée de vie, nous avons pu sauter l’arrêt aux stands, je vais passer en mode économie parce que je sais que je suis en sécurité. Donc c’est lui qui décide de passer en mode économie. Nous sommes plus en mode ‘Eh bien on dirait qu’il est en sécurité, maintenant, allons vérifier si c’est vraiment le cas’… Et il nous faut deux tours pour le vérifier, alors que Lewis est déjà passé en mode économie. »

« Parfois cependant, les stratégistes peuvent voir des menaces que Lewis ne peut voir – par exemple, un pilote qui a choisi de faire un arrêt supplémentaire et qui va sprinter en revenant sur nous à la fin de la course. Mais dès que Lewis a cette information, il nous dit ‘OK, je repasse en mode attaque !’. »

Parfois Lewis Hamilton se montre réticent à repasser en mode attaque… et c’est là qu’il fait parler sa science du pilotage, poursuit Cowell.

« Il peut revenir nous demander ‘Donnez-moi un objectif de temps au tour’. Au final c’est toujours lui qui dispose de cette vision globale sur la voiture, alors que nous ne regardons que des aspects localisés de la voiture, qui, mis tous ensemble, donnent le rythme de la voiture. »

Le mode économie est devenu crucial de nos jours, et le sera plus encore l’an prochain, avec une limite de moteurs autorisés tombant à 3 par saison… Comment Andy Cowell s’y prend-t-il pour relever ce nouveau défi de fiabilité ?

« Ce sera la même chose pour tous les pilotes. Pour les ingénieurs, il faut se demander comment supprimer les faiblesses actuelles du moteur. Et pouvons-nous trouver un meilleur moyen de faire fonctionner le moteur sans aggraver ses faiblesses ? »

« Et avec tout ça, nous devons toujours nous assurer que notre qualité standard demeure remarquable, comme elle l’a toujours été. Depuis la création du sport auto, il a toujours fallu que le moteur ait une certaine qualité initiale… Donc cette règle, ce n’est pas l’introduction d’un nouveau paramètre. C’est simplement un changement de chiffre. »

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