Alonso prêt à quitter la F1 si elle ne redevient pas exigeante

L’Espagnol confie ses doutes

Par Alexandre C.

20 juillet 2016 - 17:20
Alonso prêt à quitter la F1 si (...)

Fernando Alonso devient peu à peu l’un des pilotes les plus chevronnés du plateau. L’Espagnol, double champion du monde de surcroît, a une légitimité certaine au moment de considérer l’évolution actuelle de la discipline.

Son jugement est pour le moins sévère et vise autant Pirelli que les récents V6 hybrides. « De nos jours, la F1 connaît des hauts et des bas » a estimé Fernando Alonso pour Autosprint. « Le cap n’est pas clair. Je ne suis pas du tout content de certaines choses qui arrivent : nous ne pouvons jamais vraiment pousser les voitures jusqu’à leur véritable limite ; nous ne pouvons jamais attaquer autant que nous le voudrions parce que les pneus ne vous le permettent pas. Si vous poussez trop fort, ils surchauffent et perdent immédiatement en grip. Si vous utilisez trop votre moteur, la consommation vous freine. »

La F1 actuelle irait même jusqu’à trahir l’essence du sport automobile. « Pour être rapide en F1 aujourd’hui, vous ne devez pas beaucoup attaquer, c’est là le secret, mais c’est quelque chose qui va contre les instincts d’un pilote. C’est pourquoi les voitures actuelles ne sont pas plaisantes à piloter si on les compare à celles d’autres périodes, quand la réglementation était différente. La situation ne me rend pas démesurément heureux. Je ne suis pas en train de dire que les voitures actuelles sont plus faciles à piloter, mais elles le sont certainement d’un point de vue physique ou quand il s’agit d’en trouver les réelles limites. »

Il y a quelques années, se souvient Alonso, « un massage de deux heures » était indispensable pour récupérer après seulement 10 tours effectués dans une F1. « Maintenant, vous pouvez conduire 150 tours et à peine transpirer à la fin. (…) Par le passé, quand vous attaquiez durant un tour, la vitesse en milieu de virage était si importante que vous deviez vraiment avoir confiance dans votre voiture. Avec moins de grip, il est plus facile de trouver la limite. »

Fort heureusement pour le protégé de McLaren, les monoplaces de la saison prochaine seront plus rapides et plus exigeantes physiquement. « Espérons que la joie du pilotage reviendra un facteur majeur », a-t-il espéré.

Mais si ce n’est pas le cas, le double champion du monde considère d’autres horizons : « Si je vois que la F1 progresse dans une direction différente de ce que j’attendais et de ce que j’aimais dans un passé récent, à un moment donné, je pourrais considérer d’autres alternatives et quitter la F1. Le Mans pourrait être l’option la plus proche de mon style de pilotage, de ce que j’ai toujours fait. »

Fernando Alonso garde également les yeux pointés vers l’Amérique : « La formule Indy 500 est fascinante. C’est un changement radical parce que vous devez apprendre un style de pilotage et une manière de penser complètement différents. Néanmoins je serais ouvert à un tel apprentissage parce que quand vous avez été champion du monde de F1, il y a seulement deux autres courses qui ont un prestige équivalent : les 24 Heures du Mans et les 500 Miles d’Indianapolis. Mais dans tous les cas ce serait une idée, un plan, qui serait réellement à long terme pour devenir réalité. »

Il ne fait nul doute que ces déclarations viendront jeter un doute sur la réelle motivation d’Alonso et inquiéter le clan McLaren, qui compte fermement pour Fernando Alonso en 2017 et au-delà.

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos