Trop d’hommes en F1, est-ce un ’mâle’ pour Claire Williams ?

Aux femmes de s’emparer de la question

Par Alexandre C.

3 septembre 2016 - 08:41
Trop d'hommes en F1, est-ce (...)

Dans le monde de la F1, seules deux femmes sont directrices d’écurie : Monisha Kaltenborn chez Sauber et Claire Williams, dans l’écurie de son père.

Comment la directrice de l’équipe de Grove vit sa condition féminine en F1 ? « Je n’ai jamais vraiment pensé que j’étais une femme en Formule 1. Je ne pense jamais vraiment d’un point de vue personnel, c’est quand tout le monde y pense que cela devient bien sûr évident. Je fais simplement mon travail, en faisant du mieux que je peux et bien sûr une femme dans un rôle tel que celui-ci, c’est être un petit peu plus sous les projecteurs que si j’étais un gars… et c’est bien. Je n’essaie pas d’y penser trop parce que je ne me considère pas comme un modèle ou comme un exemple pour se demander pourquoi les femmes n’arrivent pas dans ce sport. Je pense que c’est plus une évolution naturelle, vraiment. »

« Je pense que si mon rôle encourage bel et bien d’autres filles à venir, alors je pense que c’est fantastique. Je pense que ce sport a beaucoup changé ces dernières années », confie Claire Williams, relevant des notables différentes au sujet de la question du « genre dans la Formule 1. Et je pense que nous devrions être vraiment fiers de cela », ajoute-t-elle.

La F1 n’a cependant plus de pilote du « deuxième sexe » comme titulaire dans une écurie depuis Lella Lombardi en 1976, bien que la F1 soit théoriquement ouverte à tous. C’est que le sport mécanique en général et la F1 en particulier conservent une réputation de discipline dominée par les hommes, ce que confirme Claire Williams : « Je suis d’accord, je joue constamment du tambour », affirme-t-elle, pour contester la domination mâle de la F1.

Claire Williams se félicite tout de même que la F1, contrairement à d’autres sports (le golf, le rugby, le football), « ne sépare pas » les deux sexes. « Nous devrions le crier plus fort. Je le dis, je transmets ce message tout le temps parce que je pense que c’est vraiment important. Parce que c’est facilité dans notre sport. C’est aux femmes d’arriver et de prendre les boulots, de devenir des pilotes, c’est de notre côté du genre qu’il faut le faire ».

De Bernie Ecclestone à Max Verstappen, des commentaires si ce n’est machistes, du moins méprisants envers la force des femmes, ne sont pourtant pas rares dans le paddock. « Je pense que c’est plus que cela », confie Claire Williams, « je pense que c’est un problème sociétal » et non pas « génétique ».

« Nous sommes deux genres différents. (…) Vous ne devriez pas vous battre contre cela. Je pense que c’est aux individus de décider ce qu’ils veulent faire dans la vie et s’ils décident d’être un aérodynamicien en F1 absolument brillant, alors nous devrions essayer d’être un sport inspirant pour lui. Nous devrions avoir des modèles pour montrer que c’est possible, et qu’il suffit de s’y mettre… Si nous voulons plus de femmes dans notre sport, il faut faire ce travail. C’est à elles d’arriver et de nous montrer. »

« Pour moi, je pense que c’est un sujet plus vaste et cela relève beaucoup plus de la nature humaine en général. Mais je pense que nous voyons un changement avec la nouvelle génération. Les femmes prennent plus d’importance dans l’espace de travail, elles y restent plus longtemps, elles croient qu’elles peuvent faire des choses qui leur étaient impossibles originellement, mais c’est long, ce n’est pas le travail d’une génération. »

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