Tost : Les pièces de Renault semblaient sortir d’une décharge !
Toro Rosso n’a pas gardé de bons souvenirs du motoriste
La saison 2018 de Formule 1 a atteint son tiers et Toro Rosso peut tirer un premier bilan de sa collaboration avec Honda, qui était quelque peu redoutée. Le directeur de l’équipe, Franz Tost, se montre ravi de ces premiers mois de course avec le moteur japonais.
"Une impression très positive" explique-t-il. "Les attentes ont été dépassées. La coopération a très bien fonctionné dès le début. D’une part, je veux dire la communication ainsi que l’échange technique, nous parlons de tout en toute transparence."
"L’an dernier, Honda a eu des problèmes de fiabilité qui ont été analysés. Les ingénieurs de Honda ont travaillé très dur. Il y a eu une étroite collaboration avec nos techniciens pour l’ensemble de la gestion de cette unité d’entraînement. Le facteur décisif dans un moteur moderne est la façon dont les différentes unités sont combinées de manière optimale, c’est-à-dire le moteur à combustion interne, le turbocompresseur, les deux générateurs électriques pour la récupération d’énergie et la batterie."
"En hiver, il y a eu une intense coopération avec Honda. Le résultat : Au début de la phase de test, nous avions un moteur qui fonctionnait bien et qui était puissant. Honda a ensuite progressé au cours des derniers mois en termes de développement. Au Canada, nous avons obtenu une nouvelle évolution, qui vaut trois dixièmes de seconde sur la piste. Je suis donc optimiste quant à l’avenir."
Il note évidemment des domaines dans lesquels Honda peut progresser : "En Formule 1, il n’y a jamais un seul domaine. Vous êtes en constante évolution dans tous les domaines. Ils travaillent encore intensivement sur la prochaine étape du moteur, et sur une version améliorée des MGU-H et MGU-K."
"Honda travaille également sur une batterie plus puissante. Et, plus important encore, les différentes parties périphériques doivent être mieux intégrées. Il y a encore beaucoup de potentiel à exploiter, nous le savons aussi. Nous aurons besoin de ce travail en 2018 pour rejoindre les meilleurs motoristes en 2019."
Et Tost n’épargne pas non plus Renault, dont les multiples problèmes de moteur l’an dernier sur la Toro Rosso avaient pratiquement causé une rupture de stock dans les pièces.
"Il s’agit d’une coopération complètement différente [avec Honda]. Nous étions clients avec notre ancien partenaire. On nous donnait simplement des pièces de la boîte. Parfois, elles semblaient tellement vieilles qu’on les aurait pensées sorties d’une décharge !"
"Dieu merci, ce n’est pas le cas de Honda. Nous sommes à un tout nouveau niveau de coopération. Cela commence par la conception, donc la façon dont le moteur est monté dans le châssis pour optimiser la répartition de l’espace et du poids et pour que l’aérodynamique soit exploitée au mieux."
Et quelle suite pour Honda cette année ?
"Au cours de la saison, on aura une troisième version. Le règlement stipule que nous devrons prendre des pénalités. Mais nous prendrons ce risque, car il s’agit d’une saison de transition vers 2019. D’ici là, tout devrait fonctionner comme on le veut."
"La Belgique et l’Italie sont deux courses où l’on peut changer le moteur sans être totalement hors course à cause des pénalités, car à Spa-Francorchamps et Monza, on peut doubler. En revanche, on veut éviter un changement à Singapour ou Sotchi."