Spa-Francorchamps, le circuit le plus difficile de l’année pour les moteurs

73 secondes à pleine charge

Par Franck Drui

23 août 2017 - 14:16
Spa-Francorchamps, le circuit le (...)

Spa est le circuit le plus redoutable du calendrier pour les groupes propulseurs. Pas moins de 67 % des sept kilomètres sont parcourus à plein régime. Cela représente 73 secondes, le total général le plus élevé de la saison. La première section à pleine charge sépare l’épingle de la Source à la chicane des Combes. Le pilote met environ 25 secondes (1852 mètres) à avaler cette portion pied au plancher. Cette distance est à peine plus courte qu’une piste d’atterrissage de l’aéroport Charles de Gaulle.

Le tracé descend sous 40 mètres au niveau de la Source pour culminer à 80 mètres aux Combes. La pente de 25 % est semblable aux cols les plus escarpés du Tour de France. La descente a tendance à plaquer les éléments mobiles au sol avant qu’ils ne soient subitement déchargés sur la crête en raison de l’inversion soudaine de la force verticale à -3g. Ce phénomène peut être assimilé aux sensations des montagnes russes : le corps est d’abord tassé au fond du siège avant de devenir léger comme une plume au sommet !

Le turbo fonctionnera au plus près de sa vitesse maximale pour rester en phase avec les régimes élevés du moteur à combustion interne. L’altitude contribuera à l’augmenter encore plus. À l’extrême, il tournera à plus de 95 000 tr/min, soit 1500 rotations par seconde !

Spa est l’un des circuits les plus exigeants pour le MGU-K. Chaque freinage survient au terme d’une longue accélération, d’où une énergie énorme dissipée par les freins. La meilleure opportunité de récupération d’énergie est la chicane de l’Arrêt de Bus, que le pilote aborde à plus de 300 km/h avant de freiner à 75 km/h.

Les courbes rapides comme Pouhon et Fagnes représentent les principales occasions pour récupérer de l’énergie via le MGU-H. Celle-ci permettra d’alimenter le MGU-K et le moteur à combustion interne dès Blanchimont, la phase d’accélération suivante.

Le tracé :

Spa-Francorchamps figure parmi les circuits historiques de la F1. Située au cœur de la forêt, la piste propose des courbes rapides, de brusques changements d’altitude et peut s’enorgueillir d’une imprévisibilité totale.

Le Raidillon de l’Eau Rouge est l’un des virages les plus célèbres au monde. Avec un dénivelé de 18 %, les concurrents doivent s’accrocher dans ce gauche-droite suivi d’un gauche en compression puis d’un enchaînement en montée mettant voitures et pilotes à l’épreuve.

Virage 1 – Le tour commence par l’épingle de la Source. Ce droite serré est le virage le plus lent des 7004 mètres du tracé.

Virage 3 – La descente vers l’Eau Rouge et le Raidillon provoque une compression énorme des suspensions lorsque l’ascension débute. Une bonne puissance moteur est nécessaire pour gravir la côte.

Virage 7 – Les dépassements sont facilement possibles en exploitant le freinage des Combes.

Virage 10 – L’adhérence mécanique joue un rôle important dans l’enchaînement formé par Bruxelles et Rivage, deux courbes plus techniques.

Virage 12 – Pouhon est un double-gauche très rapide avec une sortie à plein régime avant d’aborder Campus.

Virage 15 – Les deux droites de Stavelot et de Paul Frère sont capitaux pour optimiser sa vitesse dans Blanchimont, un virage négocié en aveugle et en phase d’accélération. Une précision ultime est requise pour y inscrire sa voiture.

Virage 19 – Anciennement connue comme l’Arrêt de Bus, la dernière chicane est un droite-gauche très serré où les dépassements sont possibles à l’entrée.

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