Ron Dennis : Gare à trop de changements en F1

Ron Dennis pense que trop de changements techniques pourraient nuire à la Formule 1. Alors que les modestes écuries Caterham et Marussia ont dû jeter l’éponge cette année, le Britannique appelle à une stratégie limitant les trop grandes dépenses, ce qui permettrait à de petites équipes de s’en sortir.

Alors que Bernie Ecclestone et Christian Horner pointent tous les deux le nouveau V6 hybride comme étant le problème, Dennis pense que changer à nouveau de règles moteurs ne feraient qu’aggraver les coûts, et maintient qu’il est contre l’apparition d’une troisième voiture par équipe.

"Tout ce que je peux dire, c’est que certaines choses doivent changer, mais en ce qui concerne les règles techniques, le moment serait mal venu," explique Dennis. "Nous ne devons pas accepter des changements qui pourraient changer la nature de la Formule 1."

Le patron de McLaren a cependant conscience qu’il n’est pas possible pour tout le monde de briller dans la catégorie reine du sport automobile. Il appelle ainsi les potentiels candidats à bien réfléchir à leur participation à ce sport.

"Ceux qui décident d’entrer en Formule 1 doivent choisir soit d’être de simples participants, soit d’être compétitifs, mais cela influera beaucoup sur leurs finances car pour être compétitif, il faut accepter de dépenser quatre fois plus d’argent que pour simplement être sur les grilles. Ainsi, les plus modestes équipes commettent souvent les mêmes erreurs, et en voulant devenir compétitives à leur tour elles se mettent en difficultés financières."

"Personne ne vous oblige à entrer en Formule 1, vous y entrez en étant totalement conscient de tout ce qui la caractérise, que ce soient les règlements techniques, l’aspect sportif, ou bien sûr l’approche commerciale."

Ron Dennis souligne également le fait que la F1 est un monde particulier car les concurrents doivent pouvoir s’entendre pour faire avancer les choses.

"La Formule 1 est une entreprise collective, aucun doute là-dessus. Elle est presque comparable à un cirque qui se produit tout autour du monde, avec une représentation toutes les deux semaines pendant neuf mois, et dans lequel tout le monde se connait. Bien sûr, nous nous battons durement en course, mais nous devons aussi veiller les uns sur les autres. Cette situation est complexe."

Quelle solution peut-on alors trouver pour aider les plus petites équipes à l’avenir ?

"Nous pouvons aider dans le futur en faisant évoluer notre discipline tout en tenant compte du présent. Vous ne pouvez pas régler immédiatement tous les problèmes de quelqu’un, mais en travaillant de manière collective dans l’élaboration des règles, il est possible de faire avancer les choses de sorte que ce genre d’événement (retraits de Marussia et Caterham) ne se reproduise plus."