Ricciardo en Alfa Romeo sur le tracé de la Targa Florio

La Dolce Vita selon Daniel Ricciardo

Par Franck Drui

15 février 2015 - 08:14
Ricciardo en Alfa Romeo sur le (...)

Une Alfa Romeo rétro et une course culte : il n’en faut pas plus pour rendre l’Australien heureux : Daniel Ricciardo a mis entre parenthèses sa préparation à la saison 2015 de Formule 1 le temps d’une petite escapade à la recherche de ses origines, en Sicile.

Son père Joe a en effet émigré de l’île italienne vers l’Australie dans son enfance. Grâce à la générosité d’un collectionneur, le pilote du team Infiniti Red Bull Racing a pu monter à bord de l’Alfla Romeo T33 qu’a piloté son mentor Helmut Marko lors de l’édition 1972 de la Targa Florio, une classique italienne.

Cette année-là, le Dr. Helmut Marko avait établi un record du tour sur le circuit des Madonies avec un chrono de 33 minutes et 41 secondes et une vitesse moyenne de 128.253 km/h.

Même pour les standards des années 1970, la Targa Florio était une course particulièrement dangereuse : 11 tours d’un circuit de 70 km serpentant dans les montagnes, sur des routes en mauvais état et dans les ruelles des villages qui parsèment les environs de Palerme. Et encore, c’est sans mentionner les murs, les falaises et les poteaux à éviter à des vitesses proches de 300 km/h.

« On finissait chaque course meurtri » témoigne Marko, « à l’époque, les sports automobiles étaient très durs physiquement ».

La Targa Florio faisait à l’époque partie intégrante du championnat du monde d’endurance dont Porsche, Ferrari et Alfa Romeo étaient les principales équipes. De nombreux pilotes de F1 participaient d’ailleurs également à cette compétition. Sur la ligne de départ de l’édition 1972, on retrouvait notamment Nino Vaccarella, Rolf Stommelen et Vic Elford. Les principaux concurrents d’Helmut Marko et de son copilote Nanni Galli s’appelaient Arturo Merzario et Sandro Munari et roulaient pour Ferrari.

« Dès les premiers tours, c’était l’hécatombe » raconte Marko, « Toine Hezemans a percuté un âne et son cavalier durant les essais et la voiture de Nino Vaccrella a carrément disparu sous un camion. Une voiture s’est perdue dans la montagne, il nous a fallu une demi-journée pour la retrouver. Il n’y avait pas de barrière de sécurité à l’époque, à peine quelques haies à certains endroits. »

Un chaos documenté dans Speed Merchants, le film de Michael Keyser sur la saison 2012 du championnat d’endurance. Au moment d’arriver en Sicile, il était clair que Daniel Ricciardo avait vu ce documentaire plus d’une fois : « j’espère apprendre à éviter les mules en conduisant à 300km/h ! »

Les conditions de sécurités offertes par l’Alfa Romeo T3 étaient aussi sommaires que dans les années 1970. La boite de vitesse, l’état des roues : tout donnait à l’Australien l’impression de pilote une auto-tamponneuse. « Je n’ai géré ce genre de boite de vitesse qu’en Formule Ford » explique-t-il, « et ça ne m’a pas trop réussi ».

Mais cette voiture a aussi de bons côtés. Elle pèse moins de 700 kilos, elle est puissante et son châssis était une œuvre d’art en son temps : « elle fait le taf, c’est une bonne voiture de course ! »

Aux mains de Daniel Ricciardo, la T33 était toujours capable de filer comme une flèche sur les routes siciliennes. Et même s’il a dû modérer ses ardeurs pour ménager une voiture vieille de 42 ans ne lui appartenant pas, il a passé du bon temps : « il faut que je demande à mon père pourquoi mes grands-parents sont partis de Sicile. Et puis, même si je n’ai croisé aucun âne, je sais que je veux m’acheter une voiture de course rétro ! »

Source : Red Bull

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos