Retour sur la saison 2007 : Nurburgring

Alonso émerge du déluge et bat Massa en piste

Par Emmanuel Touzot

14 janvier 2018 - 14:17
Retour sur la saison 2007 : Nurburgring

McLaren apparaît désormais comme la principale suspecte dans l’affaire de l’échange de données entre elle et la Scuderia, et c’est Mike Coughlan qui est dans le viseur des autorités. Une réunion est prévue avec la FIA, quatre jours après le Grand Prix d’Europe, disputé au Nurburgring.

Les McLaren et les Ferrari sont toujours favorites et dominent les essais libres. Le vendredi matin, Lewis Hamilton signe le meilleur temps devant Kimi Räikkonen et Fernando Alonso. Les BMW sont au niveau de la deuxième McLaren tandis que Massa est légèrement derrière.

Le vendredi après-midi, Kimi Räikkönen prend le meilleur et devance Hamilton, Massa et Alonso. Les quatre hommes se tiennent en moins de trois dixièmes. Markus Winkelhock dispute sa première course de F1 en remplacement d’Albers chez Spyker suite à un désistement des sponsors du Batave.

Le samedi matin, Räikkönen devance Hamilton et Alonso, qui est toutefois relégué à six dixièmes. Kubica et Massa complètent le top 5, mais c’est bien Räikkönen et Hamilton qui sont favoris pour la pole position.

Alonso se rappelle à tous en Q1 et signe le meilleur temps, plus d’une demi-seconde devant les autres concurrents. Button est éliminé, tout comme Speed qui dispute son dernier Grand Prix pour Toro Rosso, puisque Vettel doit le remplacer pour la course suivante. Liuzzi, Coulthard, Sutil et Winkelhock sont les autres éliminés.

En Q2, les cartes sont encore plus brouillées puisque c’est Felipe Massa qui signe le meilleur temps mais les quatre favoris se tiennent en trois dixièmes. Les deux Williams sont éliminées, tout comme Fisichella et Barrichello, ainsi que les deux Super Aguri.

Les pilotes sortent rapidement en Q3 pour faire un premier tour destiné à consommer du carburant pour avoir le minimum d’essence au départ, car les pilotes qualifiés pour la dernière partie des qualifications n’ont plus le droit de toucher à la quantité de carburant embarquée avant la course.

Pendant cette phase, au demeurant totalement inutile et immorale, Lewis Hamilton est victime d’une rupture dans sa roue avant droite. La McLaren du Britannique file vers les pneus et son pilote est devenu passager. L’impact est énorme et Hamilton met un moment à s’extraire de sa monoplace.

Après un passage par l’hôpital, il est autorisé à prendre le départ le lendemain mais n’a signé que le dixième temps. Räikkönen a le dernier mot pour la pole position, devant Alonso, Massa et les BMW. Webber et Kovalainen suivent, devant les Toyota et donc Hamilton.

Le départ est donné sur une piste totalement sèche mais une énorme averse est prévue trois minutes après le feu vert. Hamilton prend un très bon départ et pointe aux sixième rang avant qu’une touchette entre les BMW ne lui causent une crevaison. Räikkönen conserve le commandement.

Les services météo ont vu juste et lorsque les pilotes arrivent à la fin du premier tour, il se met à pleuvoir des cordes sur l’un des versants du massif de l’Eifel. La piste, totalement détrempée, cause la sortie de piste de près de la moitié du peloton.

Button, Sutil, Rosberg, Speed et Liuzzi restent sur le carreau et leur course se termine au deuxième tour. Hamilton se plante dans les graviers mais bénéficie d’un coup de pouce pour reprendre la piste. Tous les pilotes roulent au ralenti, sauf Markus Winkelhock qui a prévu le coup en rentrant mettre des pneus pluie après le tour de formation.

Kimi Räikkönen, leader, tente de rentrer aux stands mais glisse sur le vibreur d’entrée des stands, manque son virage et doit faire un tour en plus sous la pluie, sans pneus adaptés. Il repartira 7e de cette mésaventure.

Devant, Winkelhock est le nouveau leader surprise de cette course et mène le premier tour de la récente Histoire de Spyker. Avant la série d’abandons, due au virage 1 transformé en "rivière du virage 1", Jenson Button avait tiré le maximum de son arrêt du premier tour en récupérant la 4e place.

Cette série d’abandons et de sorties de piste dangereuses, au milieu des grues venues enlever les monoplaces en perdition, pousse la direction de course à brandir le premier drapeau rouge depuis Interlagos en 2003.

Winkelhock garde les pneus pluie pour la reprise tandis que Hamilton chausse les pneus pour le sec. L’un comme l’autre auront tort et ce sont les pneus intermédiaires qui fournissent le meilleur compromis.

Winkelhock abandonne sur une panne au 15e tour, suivi par Ralf Schumacher au 18e et Takuma Sato au 19E. Pendant ce temps, Massa s’échappe en tête et Alonso peine à le suivre.

Kimi Räikkönen est contraint d’abandonner sur une panne mécanique au 34e tour. Hormis cela, la course se déroulera calmement, les arrêts aux stands ne donnant rien de nouveau, jusqu’à une nouvelle apparition de la pluie.

Hamiton ne rentre pas et commence à remonter dans le classement avant d’être contraint de chausser des gommes intermédiaires. Plus à l’aise en conditions de pluie, Alonso remonte sur Massa et tente une attaque à l’extérieur sur le Brésilien.

Ce dernier se défend, les deux monoplaces se touchent et Alonso le surprend au virage suivant pour s’emparer de la tête de la course. Le classement ne change plus et Alonso file vers la victoire, qu’il signe avec huit secondes d’avance. Les deux pilotes s’expliquent de manière musclée et peu cordiale juste avant la cérémonie du podium.

Mark Webber signe son deuxième podium, le premier pour Red Bull, et devance Wurz et l’autre Red Bull de Coulthard, ce qui permet à l’équipe autrichienne de doubler Toyota au classement. Heidfeld, Kubica et Kovalainen complètent les points, tandis que Lewis Hamilton n’en marque aucun en terminant 9e.

Grâce à ce succès, Alonso revient à deux points de son équipier au classement. Derrière, Massa repasse Raïkkönen pour la 3e place. Au classement des constructeurs, il y a 27 points d’écart entre les deux premières formations, McLaren et Ferrari.

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