Retour sur la saison 2007 : Melbourne

En ce début de saison 2007, de nombreuses choses ont changé dans le peloton de la Formule 1. Michael Schumacher a pris sa retraite et a été remplacé par Kimi Räikkönen, qui a quitté McLaren après une saison 2006 très difficile.

L’équipe anglaise a d’ailleurs fait table rase de ces difficultés en recrutant un duo entièrement nouveau mais prometteur composé du double champion du monde en titre, Fernando Alonso, associé au champion GP2 en titre, Lewis Hamilton.

Du côté commercial, c’était la première année où les sponsors cigarettiers étaient officiellement interdits en Europe.

Les premiers essais libres donnaient déjà la tendance de ce qu’allait être la saison, un duel entre Ferrari et McLaren. Les deux monoplaces se montraient à l’aise sur le sec et sur le mouillé et dominaient les trois séances d’essais libres. Räikkönen se plaçait le mieux en essais libres et s’apprêtait à confirmer en qualifications.

En Q1, le Finlandais signait le meilleur temps et les pilotes éliminés étaient les deux Spyker, l’équipe qui avait remplacé Midland, les deux Toro Rosso, ainsi que la Red Bull de David Coulthard et la Honda de Rubens Barrichello.

La première surprise intervenait en Q2 avec l’élimination de Felipe Massa, suite à une erreur. Les McLaren et la BMW de Nick Heidfeld dominaient et aux côtés de Massa, les éliminés étaient les deux Williams d’Alexander Wurz et Nico Rosberg, la Honda de Button, la Renault de Heikki Kovalainen et la Super Aguri d’Anthony Davidson. La petite équipe envoyait d’ailleurs Takuma Sato en Q3 et ses deux monoplaces battaient les ’grandes sœurs’ de chez Honda.

En Q3, Kimi Räikkönen rattrapait une Q2 légèrement manquée et signait une pole position autoritaire avec quatre dixièmes d’avance sur Alonso. Heidfeld et Hamilton se partageaient la deuxième ligne devant Robert Kubica sur la deuxième BMW et Giancarlo Fisichella sur l’autre Renault. Septième, Mark Webber plaçait la première Red Bull devant les deux Toyota de Ralf Schumacher et Jarno Trulli, juste devant Sato.

Décidé à prendre le large, Räikkönen réussissait un envol parfait, contrairement à Alonso qui se faisait passer par Heidfeld et Hamilton. Räikkönen se détachait immédiatement pour posséder près de trois secondes d’avance au troisième tour.

Heidfeld s’arrêtait au 15e tour, peu après le premier abandon de la course, celui de Christijian Albers. Räikkönen suivait avant le 20e tour et Hamilton se retrouvait en tête devant Alonso, qui rentrait peu après.

Lorsqu’il s’arrêtait, Hamilton ressortait deuxième devant Alonso, tandis que Heidfeld reculait au cinquième rang à cause d’un arrêt prématuré qui l’avait envoyé dans le peloton.

Scott Speed abandonnait à son tour suite à une crevaison et au 37e tour, le premier abandon important intervenait, celui de Robert Kubica, à cause d’un problème mécanique.

En tête, Räikkönen approchait les 20 secondes d’avance tandis que Felipe Massa continuait sa remontée. Il dépassait un Heikki Kovalainen aux abois suite à une erreur de ce dernier, dont les débuts seraient qualifiés par la suite de "merdiques" par son patron, Flavio Briatore.

Räikkönen continuait de garder l’initiative en tête de course et s’arrêtait avant les McLaren. Cette fois-ci, c’est Hamilton qui s’arrêtait avant Alonso, ce qui permettait à ce dernier de faire un tour de rentrée aux stands très rapide. La mission était accomplie et l’Espagnol ressortait deuxième derrière Räikkönen.

La fin de course était marquée par l’accident entre David Coulthard, beaucoup trop optimiste, et Alexander Wurz. La Red Bull de l’Ecossais décollait sur la Williams et sa roue frôlait la tête de l’Autrichien. Cet incident sera rappelé à de nombreuses reprises dans le processus qui aura mené, aujourd’hui, à l’instauration du halo.

Räikkönen était victime d’une petite alerte au niveau d’une fuite d’eau en fin de course et roulait moins vite pour gérer son avance et sa monoplace. Il franchissait la ligne en vainqueur devant les deux McLaren d’Alonso et Hamilton.

Les deux premiers confirmaient la réussite de leur changement d’équipe tandis que le Britannique prouvait qu’il n’avait pas été surcoté en GP2. Pour la première fois de l’Histoire, les trois pilotes sur le podium disputaient leur première course dans leur équipe respective.

Heidfeld terminait quatrième devant Fisichella et Felipe Massa, qui gagnait 10 places par rapport à ses qualifications. Rosberg et Schumacher offraient les deux dernières places dans les points à Williams et Toyota.

Räikkönen prenait donc la tête du championnat pour sa première en rouge et comprenait déjà que la concurrence serait orange et grise. En effet, les McLaren s’étaient installées en tête du championnat constructeurs et le paddock se dirigeait désormais vers Sepang.