Renault et McLaren sont-elles encore des écuries de pointe ?

Retour sur une notion…

Par Alexandre C.

10 octobre 2016 - 18:21
Renault et McLaren sont-elles encore des

Le transfert probable de Nico Hulkenberg comporterait une problématique épineuse : l’Allemand aurait une clause pour rejoindre à tout moment une écurie de pointe (« top team »)… mais faut-il considérer Renault comme une écurie de pointe ? C’est l’occasion pour nous de définir ce concept parfois discuté…

Quand il s’agirait de les identifier au premier coup d’œil, trois noms viendraient immédiatement à l’esprit : Mercedes, Ferrari et Red Bull. Mais que dire de Williams, McLaren, ou Renault ? On voit qu’il n’y a pas de sigle, de sceau, définissant qui est une écurie de pointe, et qui ne l’est pas. Sur quels critères alors se fonder ?

Sont-ce tout d’abord les performances qui en décident ? Si c’était le cas, McLaren, depuis 2013, et bien évidemment Renault, ne sauraient être considérés comme des écuries de pointe actuellement. Force India, 5e l’an dernier, et actuellement 4e, serait donc davantage un « top team » que McLaren. Ce qui ne semble pas vraiment intuitif…

Est-ce alors l’histoire ? Si c’était bien le cas, Williams, une écurie dont on ne présente plus la richesse du palmarès, McLaren et Renault, double champion du monde, seraient indubitablement des top teams. Or, cette année, l’écurie de Grove est la 5e écurie la plus rapide du plateau : un peu court pour être une écurie de pointe. Ce statut en réalité ne devrait pas être protégé ad vitam aeternam.

Que faire alors ? Il n’y a pas de preuve univoque, de démonstration qui remporterait l’évidence. On peut cependant distinguer une obligation de résultats et une obligation de moyens. En médecine, tout docteur n’a pas une obligation de résultats, mais de moyens ; de même, si le préambule de la Constitution de 1946 mentionne un droit à l’emploi, il ne s’agit que d’une obligation de moyens – tout chômeur ne peut porter plainte contre l’Etat.

A considérer alors l’obligation de moyens, une écurie de pointe serait définie non par sa position en haut de la grille, mais par son potentiel déployé pour l’atteindre. Pour ce faire, il faut le soutien massif d’un grand constructeur automobile sur le plan financier. Voici pourquoi Force India ou Williams, qui sont des écuries privées, ne pourraient être considérées comme des écuries des pointes.

Il y a souvent un alignement entre les budgets et les performances ; cependant McLaren et Renault, pour des raisons internes liées à leur restructuration récente, n’ont pas atteint leur plein potentiel. Or, on sait que Renault a décidé de mettre les grands moyens pour rattraper la concurrence. A l’annonce du retour de l’écurie tricolore, Jérôme Stroll annonçait 300 millions d’investissements, et un budget à hauteur de Mercedes.

A considérer l’obligation de moyens, Renault serait donc une écurie de pointe. Voici également pourquoi, à moyen terme, le choix d’un Nico Hulkenberg pourrait être bien plus productif ; Force India, aussi talentueux que soient ses ingénieurs, apparaît structurellement plus limité pour viser les podiums d’ici deux ou trois ans. Voici encore pourquoi Romain Grosjean a peut-être fait le mauvais choix – le choix du court terme – en rejoignant Haas. Certes, Haas est un industriel puissant aux Etats-Unis, mais les moyens mis sont plutôt à la hauteur d’une écurie privée pour le moment ; Haas n’est donc pas, selon nos critères budgétaires, une écurie de pointe.

Selon ce critère d’obligations de moyens, il y aurait en définitive cinq écuries de pointe (Ferrari, Mercedes, Red Bull, Renault, McLaren), le reste des équipes étant dites "privées".

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