Renault a basculé sur 2017 ‘très, très tôt’

En dépit des quelques progrès aperçus à Singapour, Renault ne compte pas tirer le maximum de sa voiture actuelle du point de vue du développement. Comme l’a encore confirmé Frédéric Vasseur, l’écurie tricolore est d’ores et déjà pleinement concentrée, et depuis un bon bout de temps, sur les grands changements du règlement 2017, sur lesquels elle fonde beaucoup d’espoirs.

« Les règles de 2017 rebattront totalement les cartes. Contrairement à ce que vous pourriez penser, je ne pense pas que le nouveau règlement sera un si gros avantage que cela pour Renault, parce que je pense que cela favorisera les structures bien huilées, avec une équipe très réactive, alors que nous sommes encore dans un processus de reconstruction de l’équipe. »

Frédéric Vasseur reconnaît cependant que les équipes actuellement en lutte pour une place significative au championnat (comme Force India ou Williams) pourraient être tentées de continuer à améliorer leur voiture actuelle…

Mais pour les grosses écuries, ce n’est pas vraiment un problème. « Pour une équipe comme Mercedes, dont la place est plus ou moins assurée depuis quelque temps, il est plus facile de concentrer son attention sur 2017. Donc cela ne va pas vraiment bouleverser la hiérarchie, structurellement au moins » poursuit Frédéric Vasseur.

« Maintenant, les grandes différences peuvent venir de la portée des choix et philosophies techniques favorisées par les équipes. Nous l’avons vu du temps de Brawn quand plusieurs équipes ont choisi les doubles diffuseurs, et les autres ont dû les rattraper. C’est ainsi que vous pouvez avoir une différence. »

Pour l’année 2016, Renault ne fondait pas de toute façon de grands espoirs après avoir racheté fort tardivement Lotus… « Nous avions deux choix : se concentrer sur 2016 et dépenser beaucoup d’énergie pour progresser et rattraper les concurrents, ou se concentrer sur 2017 très tôt, en sachant qu’il y aurait un grand changement de règlement. Je ne sais pas ce que les autres équipes ont fait, mais nous avons basculé sur 2017 très, très tôt. »

« L’autre grande tâche est de restructurer l’équipe. Nous avons commencé la saison avec 450 personnes, nous en avons actuellement 570 et nous devrions en avoir 650 l’an prochain. Ce genre de changement ne peut pas porter ses fruits sur la piste immédiatement. De plus, le processus de recrutement en F1 est très long, puisque les meilleurs managers et ingénieurs ont des contrats très longs. Il n’y a pas de raccourci, mais cela fait partie de la F1. »