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Pourquoi Ecclestone va tout de même manquer à la F1

Un seul être vous manque…

Par Alexandre C.

19 février 2017 - 14:27
Pourquoi Ecclestone va tout de (...)

L’intersaison aura été marquante à plus d’un titre. Le rachat de la F1 par Liberty Media a été suivi d’une décision choc : le remplacement de Bernie Ecclestone par un triumvirat composé de Ross Brawn, Sean Bratches et Chase Carey. C’est donc la fin d’une ère en F1 : celle de « Bernie », qui gagna, avec les années, le surnom mérité de « grand argentier de la F1 ».

Les raisons de l’éviction de Bernie sont connues. Il y avait tout d’abord son âge (86 ans) : un jour ou l’autre, Bernie devrait passer la main, et Liberty n’a fait que prendre les devants. Surtout, Ecclestone n’était en aucun cas de la « génération digitale ». Les réseaux sociaux lui étaient étrangers, alors même qu’ils constituent un enjeu majeur de croissance pour la F1. Enfin, on reprochait à Ecclestone une gestion trop solitaire, si ce n’est autocratique.

Le départ de Bernie Ecclestone n’est donc pas forcément une mauvaise nouvelle pour la F1. Mais les profits ne vont pas sans pertes. Avec le départ d’Ecclestone, la F1 se prive de certaines des qualités du grand argentier.

Tout d’abord, Ecclestone n’hésitait jamais à parler « cash » pour faire bouger les lignes, quitte à heurter les bonnes consciences établies. Avec le nouveau triumvirat en place, on peut parier que les discours seront plus polis… mais peut-être aussi moins directement suivis d’effets .

Bernie avait également le souci premier de plaire aux téléspectateurs, et n’avait pas non plus peur de grands changements, fût-il nécessaire de contrarier les écuries pour cela. Ses dernières idées le prouvent : en finir avec les V6 Turbo, passer à deux courses sprint au lieu d’un seul Grand Prix… Ces projets sont loin d’être absurdes pour le téléspectateur moyen, qui recherche avant tout du bruit, du spectacle et l’intensité. Ecclestone n’a pas froid aux yeux et sait où se trouvent les intérêts de la F1. Une telle expérience, et une telle détermination, pourraient aussi manquer à Liberty Media.

En remplaçant un seul homme par trois, Liberty Media s’est également privé d’une certaine souplesse de décision. Ecclestone décidait souvent de tout à lui seul. Les négociations avançaient ainsi assez rapidement (en témoigne le retour surprise et rapidement conclu du Grand Prix de France). On peut au contraire imaginer que le processus de décision, avec un triumvirat, sera plus lourd et plus lent.

Enfin, Bernie Ecclestone était un négociateur hors pair au carnet d’adresses extrêmement bien rempli. Chacun se souvient des images du Grand Prix de Russie avec Bernie assis aux côtés de Vladimir Poutine… Au fil des années, Ecclestone avait noué une relation spéciale avec les écuries, mais aussi avec les promoteurs des Grands Prix. Le nouveau trio aura à construire de toutes nouvelles relations sur de toutes nouvelles bases – une tâche qui demandera du temps et de l’énergie, et qui retardera d’autres grands chantiers.

Bien entendu, il ne s’agit pas là de regretter à tout prix le départ de Bernie. La fin de l’ère Ecclestone était de toute manière inévitable, et l’on peut faire confiance au nouveau trio de Liberty Media pour mener la F1 vers une nouvelle ère, plus digitale, plus jeune. Le départ d’Ecclestone laissera évidemment un vide. Mais les maisons de retraite sont remplies de personnes irremplaçables qui ont été brillamment remplacées…

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