Pirelli à domicile dans le Temple de la Vitesse

Avec les pneus les plus durs

Par Franck Drui

2 septembre 2014 - 09:15
Pirelli à domicile dans le Temple (...)

Organisé à une demi-heure de route de son siège à Milan où sont conçus les pneumatiques destinés à la Formule 1, le Grand Prix d’Italie est le rendez-vous à domicile de Pirelli.

En raison de la nature de certaines courbes célèbres telle que la Parabolica, les contraintes latérales exercées sur le pneumatique y sont particulièrement élevées. Les longues lignes droites et les chicanes négociées à faible vitesse engendrent par ailleurs des forces longitudinales importantes à l’accélération et au freinage.

C’est pour ces raisons que Pirelli a sélectionné les mélanges de gommes les plus durs de sa gamme, à savoir les P Zero Orange « Dur » et P Zero Blanc « Medium ». Car non contente de subir les phénomènes déjà cités, la structure de l’enveloppe doit également absorber les chocs violents provoqués par l’escalade des vibreurs. Il s’agit de l’une des caractéristiques du circuit italien car les pilotes n’hésitent pas à tendre au maximum leur trajectoire idéale. La carcasse joue alors un rôle majeur pour venir en renfort des suspensions.

Le règlement ayant imposé cette année une réduction des appuis aérodynamiques, les vitesses de pointe, autour de 360 km/h, devraient être les plus élevées enregistrées durant la saison.

Paul Hembery, Directeur de Pirelli Motorsport : « Courir à domicile est toujours source de plaisir et de fierté, tout particulièrement car la plupart de nos employés, qui ne se rendent jamais sur les Grands Prix, vont avoir l’opportunité d’observer leurs pneumatiques évoluer en piste. Pour ne rien gâcher, cette épreuve si particulière pour nous se déroule sur l’un des circuits les plus contraignants pour la gomme en raison de la rapidité de son tracé. Ce n’est pas pour rien si Monza est surnommé le « Temple de la Vitesse ». Plus le circuit est rapide, plus le stress subit par les pneus est important car ces contraintes ont tendance à surchauffer la bande de roulement. Les Formule 1 sont également réglées avec de faibles appuis pour favoriser la vitesse de pointe, mais ce n’est pas sans provoquer certaines réactions inhabituelles. Une réduction des appuis s’accompagne en effet d’un grip moins important qui peut conduire à des blocages de roues dans les zones de freinages, particulièrement appuyés ici. Ces blocages s’accompagnent également fréquemment de « plats », même si la conception des mélanges et la structure de nos pneumatiques, cette année, doit limiter ce phénomène. »

Le mot de Jean Alesi, Ambassadeur Pirelli : « Il n’y a qu’une seule règle à suivre à Monza : composer avec des vitesses de pointe plus proches de 400 que de 300 km/h ! C’est pourquoi il est nécessaire de rouler avec les appuis minimums pour atteindre la meilleure vitesse possible en ligne droite. Le pilote doit donc surveiller attentivement ses pneus arrière et, pour en réduire l’usure, bénéficier d’une bonne motricité à la sortie des chicanes. Dans le cas contraire, la gomme se dégrade excessivement et les distances de freinage se rallongent. Un désastre pour le chrono, comme vous pouvez l’imaginer… Mais ce n’est pas tout. A ces vitesses, vous avez la sensation que votre voiture va s’envoler. C’est spécifique à Monza, et il est parfois difficile de maintenir sa monoplace en ligne droite. J’ai toujours adoré ce tracé et à plusieurs reprises, je ne suis pas passé loin de m’y imposer. Entendre la ferveur des fans massés dans les tribunes procure des sensations très fortes. Comme elles le furent à l’écoute des moteurs V12 de l’époque. Au moins, grâce au silence des six cylindres turbo d’aujourd’hui, les pilotes auront le loisir de profiter encore davantage des clameurs de la foule ! »

Le circuit du point de vue des pneumatiques :

Comme à Spa, les pneumatiques subissent une grosse dose d’énergie, en premier lieu parce que les vitesses maxi oscillent autour de 360 km/h. Si l’on ajoute à cela des décélérations de 250 km/h en un très court laps de temps, les forces longitudinales produite sont de l’ordre de 4,5 g. Dans ces conditions, la surface de la bande de roulement peut atteindre des pics de températures de 130°C.

La gomme « Medium » offre la fenêtre de performance la plus réduite, capable du meilleur même en cas de basses températures. Le P Zero « Dur », au contraire, est plus performant lorsque le thermomètre grimpe. La température ambiante est généralement assez élevée, mais les éditions passées nous ont également offert de la pluie, notamment l’an passé avant que ne soit donné le départ du Grand Prix.

Les pilotes règlent leur monoplace avec les appuis les plus faibles de l’année pour obtenir la meilleure vitesse de pointe possible. Un facteur primordial pour partir en chasse du chrono. Les pneumatiques doivent donc produire tout le grip mécanique pour permettre à la voiture d’être efficace en courbes.

L’an passé, Sebastian Vettel s’est imposé en ne s’arrêtant qu’une fois aux stands. Le pilote Red Bull s’était élancé en pneus « Medium » avant de chausser les « Dur » au 23e tour. Cinquième sur la grille, Fernando Alonso rejoignait pour sa part l’arrivée sur la deuxième marche du podium en respectant la même stratégie.

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