Newey explique pourquoi il a refusé de rejoindre Ferrari

En 2014, la Scuderia a fait une offre folle

Par Emmanuel Touzot

9 janvier 2018 - 12:08
Newey explique pourquoi il a refusé de

Chez Red Bull depuis plus de 10 ans, où il a remporté quatre titres pilotes et quatre titres constructeurs, Adrian Newey a travaillé auparavant pour McLaren et Williams, où il fut également un élément du succès de l’équipe.

Une telle notoriété et un tel succès ont attiré toutes les équipes, à commencer par Ferrari qui a été tentée de le recruter à plusieurs reprises. L’ingénieur révèle les offres qu’il a reçues de la Scuderia.

"Ce fut proche à trois reprises" analyse-t-il. "Lorsque j’étais en IndyCar, Ferrari a décidé de développer une monoplace pour l’IndyCar et j’ai reçu une proposition de leur part pour le rôle de responsable du projet mais j’ai refusé car je ne l’ai pas senti solide".

"Plus tard, bien plus sérieusement, Jean Todt m’a proposé de travailler pour Ferrari en tant que directeur technique en 1996. A ce moment-là, j’avais une offre pour rester chez Williams, une offre pour rejoindre McLaren et une pour rejoindre Ferrari. J’y ai longuement pensé mais j’avais une jeune famille à l’époque et j’ai décidé de rester au Royaume-Uni".

S’il avait rejoint Ferrari en 1996, il aurait coupé l’herbe sous le pied de Ross Brawn, qui a débarqué chez les Rouges en 1997. Le recrutement de ce dernier a toutefois porté chance à Ferrari qui a remporté un total de onze titres lors de la présence de Brawn.

Newey dévoile enfin le moment où Ferrari lui a fait la plus belle offre. Il s’avère que c’est très récent, puisque la Scuderia lui a fait une offre qu’il qualifie de "ridiculement énorme" après le quatrième titre mondial de Red Bull.

"A ce moment-là, il était évident que Renault avait pris beaucoup de retard sur Mercedes mais aussi sur Ferrari, sans que l’on puisse voir d’amélioration proche" rappelle Newey au sujet de l’année où les V6 turbo hybrides sont arrivés en F1.

"Renault ne semblait pas vouloir injecter les fonds de manière à régler le problème, c’était assez déprimant et relativement inquiétant. J’étais dans une position difficile. Je ne voulais pas quitter Red Bull car je m’y sens très bien, mais aussi car j’ai été impliqué depuis le départ avec Christian [Horner], lorsque nous avons bâti l’équipe sur les cendres de Jaguar pour l’amener où elle est aujourd’hui".

S’ensuivirent de nombreuses nuits blanches pour Newey, partagé entre un nouveau défi et une offre financière difficilement refusable d’un côté, et la fidélité à une équipe qu’il avait mené au plus haut niveau de l’autre.

"Je ne voulais pas partir mais je ne voulais pas non plus devoir rester pour travailler avec une main attachée dans le dos car le département moteur n’était pas au niveau".

"C’était une décision difficile car Ferrari m’a présenté une offre incroyable, très attractive, et ça m’a causé un bon nombre de nuits passées à décider où aller. Au final, j’aurais commis une erreur en quittant Red Bull".

Dans son livre, Newey explique avoir eu une offre sérieuse de Mercedes en 2014 et précise avoir reçu Niki Lauda chez lui à plusieurs reprises, mais explique pourquoi il a refusé : "Partir chez Mercedes, l’équipe ultra favorite pour le championnat, pour y remplacer Ross Brawn, je me serais senti comme un chasseur de trophées".

Il se souvient également du jour où il est allé chez Luca Di Montezemolo et de l’offre que l’Italien a posée sur la table : "C’était incroyable, Luca voulait me donner l’ensemble des opérations de Ferrari, que ce soit le département des voitures de série ou de la course".

"Il me promettait une vie de star de cinéma et la plus énorme des offres financières, très largement au-dessus du double du salaire déjà généreux que je touchais chez Red Bull".

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