McLaren a dû se démener pour intégrer le Renault dans un temps record

Une solution optimale ?

Par Alexandre C.

23 février 2018 - 10:11
McLaren a dû se démener pour intégrer le

McLaren a décidé de rompre avec Honda et de convoler avec Renault assez tard lors de la saison dernière. Si l’écurie assure que ce retard de deux semaines sur un planning normal a depuis été rattrapé, c’est en grande partie grâce à la réactivité et au travail d’adaptation des ingénieurs de Woking.

Tim Goss, le directeur technique, s’est occupé de la conception du châssis, et ne cache cependant pas que le changement du moteur a été « une grosse affaire » à gérer pour lui et ses équipes.

« Même si le règlement dispose que l’arrière et l’avant d’un moteur doivent être intégrés de la même façon dans le châssis pour chaque motoriste, la disposition du moteur, son architecture, sont très différents du moteur Honda. »

« Il y a deux familles de moteurs en F1 : le concept Mercedes et le concept Honda, qui ont le compresseur à l’avant du moteur et la turbine à l’arrière, le MGU-H étant installé dans le ‘V’ du moteur ; et il y a d’autre part l’approche de Ferrari et Renault : dans ce cas, le turbo est à l’arrière du moteur, et le MGU-H est installé plus à l’avant du V. »

« Chacune de ces approches a ses points faibles et ses points forts, mais je suis en fait un grand fan de l’approche de Renault. Passer du Honda au Renault a eu des conséquences importantes sur l’installation du moteur. L’avantage du concept Renault, c’est que nous pouvons avancer un peu le moteur, mais ensuite, vous avez le compresseur à l’arrière du moteur : il faut donc avancer un peu les échappements, sans pour autant affecter le packaging. »

« Nous avons dû reconcevoir l’arrière du châssis, la zone qui abrite la boîte de vitesses, la suspension arrière et le système de refroidissement. Deux semaines d’efforts ont été requises pour que nous menions cela à bien. Mais nous nous y étions quelque peu préparés, parce que nous savions que cela pourrait arriver, et c’est impressionnant de voir ce dont les gens sont capables en si peu de temps, quand ils savent précisément ce qu’ils doivent faire et quand leur mission est vraiment claire. »

« Donc aujourd’hui, nous avons trouvé une solution d’agencement du moteur très méticuleuse. Les ingénieurs chargés de la suspension arrière et de la boîte de vitesses ont fait un travail incroyable pour tout redesigner. »

A lire entre les lignes, on comprend que Tim Goss ne dit pas tout à fait formellement que McLaren n’a pas été affectée par ce changement de moteur, décidé « quasiment à la dernière minute » selon lui.

« C’était probablement ce qui sortait le plus de l’ordinaire pour nous cette saison. Nous ne savions pas si ce changement de moteur arriverait ou non. Il y avait beaucoup d’incertitude à ce sujet. »

« Vous pouvez faire un peu de travail préparatoire en travaillant à partir de photos, de vos connaissances, et ensuite vous avez une idée des principaux changements qu’il va falloir faire. Donc c’est ce que nous avons fait, mais bien sûr, nous n’avions pas de véritables données ni les vrais designs et dessins pour aller plus loin. Dès que nous avons su que ce changement de moteur serait certain, alors tout le monde s’est retroussé les manches, et l’équipe chargée du design a fait un travail fantastique pour reconfigurer la voiture et l’adapter au moteur Renault. Je pense qu’en deux semaines, nous avons réussi à tout redesigner. »

« Nous avons fait un travail fantastique en très peu de temps et je ne pense pas que nous ayons fait des sacrifices en termes de concepts et designs fondamentaux pour la voiture de cette année. C’est parce que nous avons un groupe d’ingénieurs très uni. La communication est très claire entre nous, très transparente, donc nous avons pu prendre rapidement des décisions osées, et ensuite les mener à bien. »

Avec le moteur Renault, McLaren n’aura plus l’excuse du V6 pour justifier des résultats en berne. L’heure de vérité approche pour les équipes de Tim Goss…

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