La superbe saison de Rosberg est-elle sa dernière chance ?

C’est une phrase qui revient depuis sa série de quatre victoires consécutives en début d’année mais qui n’a jamais eu autant de sens, puisqu’il en a de nouveau signé trois à la suite : c’est l’année ou jamais pour Nico Rosberg.

L’Allemand a réussi plusieurs choses qu’il n’avait jamais accomplies durant les saisons précédentes, à commencer par se relever d’une série positive pour son équipier. Lewis Hamilton a compté jusqu’à 43 points de retard après les cinq premières courses de l’année et a pourtant réussi à remonter tout son retard pour en arriver à mener le championnat à la pause estivale avec une marge de 19 points.

Lorsque la F1 s’est mise en arrêt pour un mois, l’Anglais possédait ce qui paraissait être un confortable matelas d’avance sur un Nico Rosberg qui avait enchaîné les bourdes et performances décevantes.

Il n’en fallait pas plus pour qu’un grand nombre d’acteurs de la discipline ne voient une voie royale vers le titre à Lewis Hamilton. Il était aisé de leur donner raison, tant Rosberg n’avait pas su se relever de mauvaises performances ou de moments négatifs par le passé, la faute à une passivité que l’on pensait ancrée en lui.

C’était sans compter sur un sursaut d’orgueil opéré lors du mois d’août, qui semble avoir redonné à Rosberg un second souffle. La troisième place de Lewis Hamilton était venue contrarier un week-end de domination en Belgique, lors duquel l’Allemand espérait grappiller un maximum de points.

Vainqueur en Italie après avoir raté la pole, il gommait le retard restant sur Lewis Hamilton avant de prendre la tête du championnat à Singapour, dans un week-end qui a ressemblé au Grand Prix d’Europe disputé en juin. Face à un Lewis Hamilton hors du rythme, mais qui a toutefois sauvé un nouveau podium, Nico Rosberg n’a laissé que des miettes à la concurrence, ne laissant la tête de course à ses rivaux qu’à l’occasion des arrêts aux stands. Après la course, Toto Wolff reconnaissait lui-même que c’était "le meilleur Nico Rosberg" qu’il avait pu voir depuis 2013.

Avec la pole position et la victoire, Nico Rosberg a montré qu’il a appris à rebondir, même après avoir perdu la main. Et la main, c’est lui qui l’a retrouvée aujourd’hui en enchaînant trois victoires pour un total de huit succès cette saison. Un total qui représente plus d’un tiers de son nombre de victoires en carrière et qui montre, si l’on en doutait encore, qu’il réalise sa meilleure saison en Formule 1.

Les six dernières courses promettent d’être intenses et Nico Rosberg semble obtenir une chance supplémentaire de coiffer la couronne mondiale. La dernière ? Possible, car s’il venait à la rater après avoir pris deux fois le dessus sur Hamilton, il y a fort à parier que la chute serait violente.

Pour aller plus loin, il ne serait guère surprenant que Rosberg quitte Mercedes à l’horizon 2018 s’il venait à perdre pour la troisième année consécutive face à son équipier.