La fin des couvertures chauffantes n’inquiète pas outre-mesure les écuries

Une mesure aussi budgétaire

Par Alexandre C.

22 juillet 2018 - 14:32
La fin des couvertures chauffantes (...)

Par mesure budgétaire, mais aussi pour niveler les performances entre les écuries, les couvertures chauffantes seront supprimées en 2021, comme l’a annoncé la FIA il y a quelques jours dans la publication de l’appel d’offres pour les pneus de 2020 à 2023.

Cette suppression posera de nouveaux défis aux écuries, en premier lieu pour assurer la sécurité et la stabilité des monoplaces.

Les directeurs techniques interrogés en conférence de presse à Hockenheim ont livré les premiers éléments expliquant les adaptations nécessaires que ce nouveau point réglementaire posera.

« Cela a été seulement dévoilé il y a quelques jours, donc nous n’en avons pas encore parlé et pourtant il faudra beaucoup en discuter » a commencé par prévenir Andy Green, pour Force India.

« Nous avons beaucoup de problèmes à régler auparavant, comme le changement du diamètre des pneus, entre autres. Il est difficile de dire, dès aujourd’hui et maintenant, ce que nous allons devoir faire, parce qu’il faut commencer nos discussions. »

Bob Bell, du côté de chez Renault, se montre plus rassurant du point de vue sécuritaire.

« Je suis sûr qu’il y a un certain nombre d’exigences relatives aux pneumatiques qu’un fournisseur sera d’accord pour remplir, afin de produire des pneus qui seront capables de fonctionner de manière sûre, même sans couvertures chauffantes. Plein d’autres séries y parviennent, donc je ne vois pas de raison pour laquelle la F1 ne pourrait pas y arriver. »

« Si ce changement nous permet de nous défaire de certaines limitations d’aujourd’hui – comme l’exigence d’opérer avec les pneus à la seconde près, de gérer au plus près les pressions, etc. – de baisser les coûts, et d’obtenir un niveau de performance plus constant venant des pneus, alors, ce sera une très bonne chose, et je suis sûr qu’il est possible d’y arriver. Mais cela prend du temps pour s’assurer que ces exigences seront requises et bien transmises au manufacturier – peu importe le nom de ce manufacturier. Il faudra aussi lui donner du temps pour développer ces pneus, parce que ce ne sera pas l’affaire de cinq minutes. »

« C’est très difficile d’en examiner les conséquences » renchérit Paddy Lowe, directeur technique de Williams. « C’est un sujet de débat depuis longtemps. J’aime assez le spectacle offert sur la grille par tous ces équipements, dont les couvertures chauffantes. Cela fait partie de l’impression que donne la F1, celle d’être un sport très technique, le pinacle du sport auto. Donc ça me manquerait qu’il n’y ait plus de couvertures chauffantes. »

« Mais d’un autre côté, je sais que dans le même temps nous parlons de réduire le format des qualifications, pour qu’il y ait moins de tours, plus de tension, et donc, si les pneus ne sont plus chauffés, alors, leur fenêtre d’exploitation optimale sera plus grande, et ce serait une bonne chose pour le sport. »

Pour Red Bull enfin, Pierre Waché, le directeur technique, évoque des « difficultés techniques » pour le futur manufacturier des années 2021 à 2023.

« Quand vous voyez l’évolution des pressions pneumatiques sans couvertures chauffantes – cela commence à 13 degrés et finit à plus de 100… Avec l’énergie qui est mise dans un pneu en F1 – qui est plus importante que dans d’autres catégories - alors bien sûr ce sera un grand défi pour le fournisseur de pneumatiques. En tant qu’ingénieur, quand une chose est difficile, elle devient intéressante ! Je suis assez sûr que nous pourrons trouver des astuces sur la voiture pour utiliser les pneus de la meilleure manière possible. Mais encore une fois, pour le manufacturier qui sera choisi, ce sera un gros défi. »

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