Interview de Tiago Monteiro au Castellet

Le Portugais revient sur ses courses du week-end

Par Emmanuel Touzot

22 avril 2014 - 22:16
Interview de Tiago Monteiro au Castellet

Peu après la deuxième course de WTCC du Paul Ricard, Tiago Monteiro a accordé un entretien exclusif à Nextgen-Auto, après avoir signé le deuxième podium du jour pour Honda. Il est revenu avec nous sur son week-end de course tout juste terminé, sur les forces en présence qui se sont encore précisées sur le circuit du Castellet, sur les performances de la Honda face à ses rivales ainsi que sur la suite de cette saison du renouveau du WTCC.

Tiago, est-ce qu’en arrivant ici vous aviez l’espoir d’un podium, compte tenu de la domination des Citroën à Marrakech ?

Non pas vraiment, vu l’avance que les Citroën avaient, on était pas super confiants d’avoir la possibilité d’un podium, surtout parce qu’il y a Citroën d’une part mais il y a aussi les Chevrolet qui sont très rapides, même un peu mieux que nous au niveau du moteur. On n’était pas super optimistes de ce coté-là, on voulait continuer à faire notre travail, à développer la voiture sans se prendre la tête avec le résultat. La qualification s’est bien passée pour Gabriele et il y avait de l’espoir pour moi aussi, donc à partir du moment où on a vu ces possibilités on a essayé de prendre ce qu’on pouvait, mais on était concentrés avant tout à faire le travail de développement que l’on avait besoin de continuer à faire.

Est-ce que la configuration du circuit vous donnait quand même l’espoir d’être plus en forme qu’à Marrakech ?

Oui, du fait que ce soit un circuit un peu plus conventionnel avec des virages plus traditionnels et des vibreurs moins violents, on s’attendait à mieux figurer. Les deux principaux problèmes que l’on a rencontrés à Marrakech étaient les vibreurs qu’on avait du mal à franchir rapidement et le problème du manque de puissance en ligne droite. Ici, les problèmes de châssis étaient moins flagrants parce qu’il y a plus de virages en appui et des lignes droites un peu moins longues. Il y a des gros freinages mais surtout des longs virages et on s’attendait à ce que la voiture soit un peu plus performante. On a aussi eu des évolutions au niveau du châssis qui nous ont facilité la vie et tout ce qu’on a fait a porté ses fruits. La différence est encore présente et assez flagrante donc il faut vraiment continuer à travailler dur.

On a vu la course être perturbée par la voiture de sécurité alors que vous étiez en tête, réduisant votre avance à néant. Pensez vous que vous auriez pu gagner sans ces incidents ?

Ça dépend de plusieurs choses : Gabriele a fait une petite erreur lorsque les deux Citroën étaient derrière lui, et s’il avait pu les maintenir derrière un peu plus longtemps, ils auraient bagarré un peu plus et je pense qu’ils m’auraient alors rattrapé en fin de course. A partir de là, je me serais battu et défendu de manière différente, mais vu qu’il restait finalement quatre ou cinq tours, ça ne servait à rien de trop se battre parce qu’ils m’auraient doublé de toute manière, ou on aurait risqué de s’accrocher et tout perdre. Il était impossible de résister sur la distance restante compte tenu des différences de performances.

Citroën a donc l’avantage, mais la lutte derrière est intense entre Honda et Chevrolet. Pensez-vous être mieux que Chevrolet après ce que l’on a vu aujourd’hui ?

On a un meilleur châssis que Chevrolet mais un moteur moins performant. Concernant la performance moteur, on est plus loin de Citroën qu’eux, mais pas au niveau du châssis. Les trois marques ont des caractéristiques différentes, c’est intéressant à voir.

La Citroën est quand même impressionnante, on voit vraiment la différence entre elle et ses rivales. Cette différence est-elle aussi importante qu’on peut le percevoir ?

Oui très clairement, surtout quand elle prend les vibreurs, elle ne les sent pas passer, elle est impressionnante de stabilité.

Les voitures sont encore récentes et n’ont pas parcouru beaucoup de kilomètres. La Civic possède-t-elle une grande marge de développement ?

Oui on a vraiment une marge, je peux pas dire combien de temps ça prendra ni à quel niveau on arrivera, mais il y a beaucoup de marge de progression et il y a encore beaucoup de choses que l’on découvre. Encore aujourd’hui lors de la deuxième course, on a mis un set-up différent pour voir et c’était le meilleur que j’ai eu de tout le week-end. On a réglé plein de choses et on en découvre encore, ce qui n’était pas forcément le cas avec la voiture de l’an dernier. D’autant qu’il n’y a rien qui puisse se transmettre des anciennes voitures sur les nouvelles, elles n’ont rien à voir.

Vous dites qu’elles sont différentes, et vous insistez régulièrement sur le fait qu’elles sont plus difficiles à bien régler. Sont-elles également plus difficiles à piloter ?

Elles sont plus violentes, plus agressives, plus nerveuses et surtout plus réactives, donc oui beaucoup plus dures à piloter !

Pensez-vous souffrir en Hongrie ? Le déficit de puissance pourrait être atténué notamment, et les vibreurs sont moins violents qu’à Marrakech.

Les vibreurs sont quand même violents, et ça nous préoccupe. On n’avait pas été brillants là-bas l’an dernier donc on ne sait pas trop à quoi s’attendre, on laisse venir course après course, ça dépend aussi des nouveautés que l’on aura sur la voiture, ça dépend du poids puisque nous n’embarquions aucun lest jusqu’ici, mais les compensations de poids entrent en vigueur et on devrait perdre du poids, mais Chevrolet aussi ! Pour ce qui est de Citroën, malheureusement ils ont une telle avance que ce ne sont pas soixante kilos qui pourront inverser la tendance de sitôt !

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