Interview - Rémi Taffin, Directeur des Opérations de Renault F1

Le moteur Renault F1 de 2015 sera très évolué dès Melbourne

Par Franck Drui

30 janvier 2015 - 18:10
Interview - Rémi Taffin, Directeur (...)

Avez-vous travaillé sur certains domaines en particulier pour améliorer le niveau de performance du groupe propulseur ?

Depuis l’année dernière, nous avons apporté énormément de changements au groupe propulseur, et ce dans tous les domaines. Nous n’entrerons pas ici dans les détails, mais il est certain que nous arriverons à Melbourne avec un propulseur très différent de son prédécesseur. En 2015, nous pouvons utiliser 32 jetons sur l’ensemble de la saison et prévoyons d’en consommer une grande partie pour nous présenter parfaitement préparés en Australie. Le reste servira à nous offrir plus de souplesse pour élaborer une stratégie gagnante tout au long de la saison.

La fiabilité joue un rôle encore plus essentiel en 2015 puisque seuls quatre groupes propulseurs sont autorisés par pilote cette saison ? Quelles mesures avez-vous prises pour progresser également dans ce secteur ?

Certes, nos résultats 2014 se sont révélés en deçà de nos attentes. Cependant, nous avons travaillé d’arrache-pied et effectué de gros progrès au niveau de la fiabilité en seconde moitié de saison. En fait, nous envisagions déjà 2015 puisque tous nos composants étaient utilisés selon des règles qui n’entrent en vigueur que cette saison. Concrètement, au lieu de nous fonder sur un cycle de cinq propulseurs par saison, nous sommes partis sur la base de quatre blocs alloués, et avons donc soumis les pièces à 20% de contraintes supplémentaires. Même si nous avons poussé les composants au-delà de leurs limites, nous disposons maintenant d’un solide point de départ.

En quoi la réduction du nombre de groupes propulseurs autorisés a-t-elle modifié votre approche ?

Avec seulement quatre propulseurs autorisés cette année, notre marge de manoeuvre se réduit forcément. Il sera également plus difficile de réutiliser des pièces. Nous abordons toutefois la saison avec la certitude d’être bien préparés. Comme évoqué plus tôt, cela fait quelques temps que nous sollicitons les différents éléments du propulseur en tenant compte des nouvelles exigences en matière de longévité. Nous avons rencontré peu de difficultés, ce qui est très prometteur.

Avec deux écuries partenaires pour 2015, la structure des opérations « piste » a-t-elle évolué ?

En fournissant cette saison deux équipes, qui appartiennent de surcroît à la même famille Red Bull, nous avons pu répartir les différentes ressources de façon plus efficace. Chaque structure bénéficiera d’un véritable coordinateur qui supervisera un groupe composé d’ingénieurs et de motoristes. Cela signifie que les deux écuries compteront un collaborateur supplémentaire puisque, lors des saisons précédents, le responsable « piste » travaillait également sur l’une des deux monoplaces. Son rôle consiste désormais à s’assurer du bon déroulement de l’ensemble des opérations sur circuit, sans devoir s’occuper d’un pilote en particulier. Libéré de ses obligations annexes, le duo de coordinateurs aura une vision plus globale dans tous les domaines liés au groupe propulseur et à sa performance. Les deux chefs de liaison pourront également s’échanger des informations, doublant ainsi la quantité de données enregistrées durant chaque séance. Cette nouvelle organisation accélérera notre vitesse de développement.

Qu’en est-il des activités à l’usine ? Ont-elles également subi des changements ?

Auparavant, les bancs d’essai et les opérations « piste » collaboraient certes de manière étroite mais restaient, sur le fond, des départements distincts. Les deux pôles sont désormais regroupés sous une seule et même bannière pour instaurer un lien continu entre l’usine et la piste. Cette entité unique supervisera l’ensemble des procédures : de l’arrivée des composants à leur utilisation en piste, en passant par l’inspection, l’assemblage, et les essais sur banc. La répartition des ressources évoluera donc en fonction de l’ordre des priorités, qui sera constamment mis à jour. Nous pourrons ainsi unifier et optimiser nos décisions et les actions qui en découlent.

Quels avantages comptez-vous tirer de ce nouveau mode de fonctionnement ?

Il est crucial de simplifier la gouvernance car tout évolue perpétuellement et rapidement en Formule Un. En regroupant l’ensemble des opérations dans un seul et même département, nous prendrons les décisions importantes beaucoup plus rapidement et pourrons allouer le budget et les ressources nécessaires dans la foulée. Les fondations existaient déjà mais il nous fallait juste clarifier le mode de fonctionnement et harmoniser la structure. Nous serons donc capables de répondre plus vite aux différents besoins et demandes tout en perfectionnant notre technologie, aussi bien sur le plan de la fiabilité que celui de la performance.

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