Interview - Magnussen : Triste de voir Sepang quitter le calendrier

Le circuit de Malaisie est très amusant

Par Emmanuel Touzot

25 septembre 2017 - 14:14
Interview - Magnussen : Triste de (...)

Quand vous avez une journée difficile en piste, vous vous servez des données afin de pouvoir établir un plan pour le lendemain. Quel genre de données étudiez-vous et quels changements vous poussent-elles à faire ?

"Nous regardons la télémétrie de la voiture en espérant trouver les problèmes d’équilibre. Nous regardons si les données correspondent avec mon ressenti et mon retour. Il y a beaucoup de discussions. Au final, on atteint une solution, ou au moins une direction à suivre".

Quand les changements sont faits sur la voiture, est-ce qu’il s’agit de gros changements ou privilégiez-vous plusieurs petits changements qui s’additionnent ?

"Cela peut être n’importe quoi et ça dépend des problèmes rencontrés. Des fois, c’est un gros changement et des fois, il faut juste faire une petite modification qui touche le carrossage ou les réglages du différentiel".

Avez-vous parfois l’impression que trouver l’équilibre parfait de la voiture est comme être en équilibre sur une lame de rasoir, à savoir que vous le trouvez et le moment suivant, vous le perdez ?

"Oui c’est cela".

A quel point est important l’élément humain pour améliorer la voiture, de votre rôle derrière le volant jusqu’à l’interaction avec les ingénieurs ?

"C’est très important. Il n’y a pas de meilleure manière théorique de régler la voiture. Il faut qu’elle corresponde au pilote. Il faut savoir ce que l’on veut en tant que pilote et savoir ce qu’on veut que la voiture nous donne. Il faut ensuite travailler dur avec les ingénieurs pour essayer que la voiture se comporte comme on le veut".

Que voulez-vous ressentir au volant de la voiture pour qu’elle vous donne la confiance nécessaire pour la pousser à ses limites ?

"La plupart des pilotes ont généralement les mêmes besoins. Certains pilotes aiment plus ou moins certaines choses comme le sous-virage ou le survirage. Généralement, on veut beaucoup d’adhérence mais il faut aussi la stabilité afin de pouvoir attaquer et freiner tard, de manière à avoir une haute vitesse dans les virages et remettre rapidement les gaz. Cela implique souvent un train arrière très stable. Si l’on a du mal a faire tourner la voiture, si elle ne peut pas tourner au milieu du virage parce que l’arrière a trop d’adhérence, ce n’est évidemment pas bon non plus. Il faut avoir de l’adhérence sur le train avant aussi. Il arrive très souvent que l’on trouve la voiture instable en entrée de virage, sous-vireuse au milieu et survireuse en sortie de courbe".

Singapour a offert beaucoup de chaleur, mais la Malaisie risque de l’être encore plus. Est-ce que la précédente course vous a aidé à mieux vous préparer à la chaleur et à l’humidité ?

"Je ne me sens pas mieux préparé grâce à Singapour. Nous ne passons que peu de temps à Singapour. Il faut vivre ces conditions plus longtemps pour s’y acclimater, donc ça ne fait pas une grande différence".

A Singapour, tout votre temps en piste s’est fait au crépuscule ou de nuit. En Malaisie, ce sera dans la chaleur du jour. Est-ce la raison pour laquelle la Malaisie est plus difficile physiquement ?

"Les longues lignes droites rendent la chose un peu plus simple afin de pouvoir se reposer et avoir de l’air. A Singapour, tout est à basse vitesse et on travaille perpétuellement sur le volant, sur les freins et sur la reprise de puissance. On travaille plus dur à Singapour qu’en Malaisie. La température est pire en Malaisie mais la course y est plus simple".

Avec une course si difficile et épuisante physiquement, à quel point la préparation mentale est-elle importante ?

"Je ne fais rien de particulier pour ma préparation mentale. C’est un entraînement physique qui fait que notre performance mentale s’améliore".

Où se situent les bonnes occasions de dépassement à Sepang ?

"Le premier virage en est une bonne. L’épingle après le double-droite au milieu du circuit en est une autre, tout comme le dernier virage. Mais le premier virage est la meilleure".

Le Grand Prix de Malaisie sera le dernier à Sepang. Dans les 18 éditions que la piste a organisées, est-ce qu’il y en a une qui sort du lot, et pourquoi ?

"J’ai toujours adoré ce circuit. Il est très sympa et il a des virages rapides que les pilotes adorent toujours. Je suis triste de le voir quitter le calendrier car il y est depuis longtemps".

Quelle est votre partie préférée du circuit ?

"Les virages cinq et six qui sont très rapides, et le septième et le huitième ainsi que le double-droite. Tout virage rapide est toujours amusant dans une F1".

Décrivez un tour du circuit de Sepang...

"Chaud, humide et rapide".

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