Interview - Budar : Citroën veut dépasser les 100 victoires en WRC

Grâce à un trio expérimenté

Par Emmanuel Touzot

24 janvier 2018 - 14:32
Interview - Budar : Citroën veut (...)

L’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation technique en 2017 a-t-elle été à la hauteur des attentes de la marque ?

Elle a tenu toutes ses promesses ! Elle a permis une véritable redistribution des cartes, ainsi qu’une hausse du niveau de la compétition. On a assisté à l’un des championnats les plus disputés de ces quinze dernières années. Non seulement les voitures sont extrêmement spectaculaires, mais elles en ont plus conservé leur fiabilité. Puis cette réglementation a encore tiré la discipline vers le haut : au même titre que la F1 constitue le Graal de la monoplace, ces nouvelles générations de WRC, que seuls les tous meilleurs peuvent dompter, incarnent à merveille les voitures reines du rallye.

Le nouvel élan espéré pour le WRC est donc bien là ?

Oui, d’autant que le promoteur continue ses efforts pour accroitre encore la notoriété de celle qui constitue déjà la deuxième discipline majeure du sport automobile avec la F1. Pour aller davantage au contact du public, il diffusera cette année l’ensemble des spéciales en direct. Ces actions nous confortent dans l’idée que ce retour en WRC constituait le bon choix pour la marque.

Quel bilan tirez-vous des débuts de la Citroën C3 WRC ?

Après trois titres en circuit, il fallait capitaliser sur ces nouveaux acquis tout en retrouvant les automatismes propres au rallye. La difficulté du WRC tient à la grande variété de terrains rencontrés, or la saison 2017 et l’introduction de la nouvelle réglementation a été un vrai bouleversement technique. Le travail de Yves Matton et de toute l’équipe a permis de proposer une voiture performante, avec un premier scratch obtenu dès le Monte Carlo et deux victoires sur la saison. Le potentiel sur asphalte s’est réaffirmé en Corse où les C3 WRC étaient aux avant-postes, puis en Allemagne où le team termine deuxième dans des conditions météorologiques difficiles. Sur la terre la voiture a aussi montré ses qualités, avec une première victoire remportée au Mexique dès la première épreuve sur cette surface. Les équipes techniques ont beaucoup travaillé pour faire évoluer la voiture en cours de saison, et le succès de Kris Meeke en Espagne a montré le bien-fondé des changements entrepris. Tout le monde a fait preuve d’une détermination et d’un engagement exemplaire pour progresser, bien que les résultats ont parfois été plus long à obtenir qu’on aurait pu l’espérer, au regard de notre passé dans la discipline. Je tiens à saluer le travail de Yves Matton qui a permis à Citroën Racing de conquérir trois titres en circuit et de revenir au haut niveau en WRC.

Qu’attendez-vous de vos pilotes pour 2018 ?

En 2018, nous allons capitaliser sur l’expérience engrangée par Kris Meeke et par Craig Breen, qui connaissent bien l’équipe et la voiture. La pointe de vitesse du premier est indéniable, aussi l’objectif sera de viser des podiums, décrocher des victoires, mais Kris peut aussi jouer placé au championnat. Craig a quant à lui prouvé qu’il lui était parfaitement complémentaire, avec une belle régularité. Et il dispose d’une marge de progression, pour viser encore plus haut. 2018 sera également marqué par le retour de Sébastien Loeb sur trois manches. Je suis ravi de voir cette belle histoire initiée il y a maintenant dix-huit ans, se poursuivre.

Quid de Stéphane Lefebvre ?

Il garde notre confiance et reste l’un de nos pilotes officiels : pour promouvoir la Citroën C3 R5, sur laquelle la marque fonde de gros espoirs, nous avions besoin d’un ambassadeur en WRC2 et nous sommes persuadés qu’il est l’homme de la situation. Puis ce programme va lui permettre de continuer à prendre de l’expérience et progresser.

Quels sont les objectifs de cette deuxième saison avec la Citroën C3 WRC ?

Rejoindre, puis dépasser même, le cap des cent victoires pour Citroën en WRC, ce qui constituerait une performance remarquable, une preuve aussi de notre longévité au plus haut niveau, depuis le premier succès remporté en 1999 en Catalogne, par le regretté Philippe Bugalski sur la Citroën Xsara Kit-Car. À la lueur des enseignements de 2017, et du travail mené pendant l’hiver, nous pouvons légitimement espérer, glaner ces deux trophées qui nous manquent pour y parvenir, grimper sur des podiums aussi, tandis que Kris Meeke a le potentiel pour bien figurer au championnat.

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