Grosjean et Haas, la désillusion après une brève réussite

La relation est dans le dur

Par Emmanuel Touzot

24 septembre 2016 - 09:06
Grosjean et Haas, la désillusion (...)

Élément central du recrutement de l’équipe Haas pour ses débuts en F1, Romain Grosjean a emboîté le pas du rêve américain en espérant y voir un tunnel vers l’accession au Graal : un baquet de titulaire au sein de la Scuderia Ferrari. Et tout avait si bien commencé !

Malgré des essais hivernaux compliqués marqués par une fiabilité catastrophique, Grosjean réussissait ses débuts avec la structure américaine en marquant 18 points lors des deux premières manches. L’euphorie aidant, le Français se montrait dithyrambique et louait une entrée en matière aussi réussie.

C’était sans compter sur les difficultés qui rattrapent toujours une nouvelle équipe, et sur la capacité de progression des autres équipes qui ont fini par prendre le meilleur et mettre Haas dans l’incapacité de marquer des points.

Comme on l’avait déjà vu auparavant, Romain Grosjean s’est rapidement impatienté et a retrouvé ses mauvaises habitudes, n’hésitant pas à accuser publiquement sa monoplace et son équipe. Mauvaise tenue de route, défauts de fiabilité, comportement évasif, tous les défauts étaient bons à trouver à la VF-16 qui faisait pourtant son bonheur quelques mois auparavant.

Un comportement public qui n’est pas apprécié du côté de ses dirigeants, si bien que celui que l’on voyait déjà remplacer Kimi Räikkönen chez Ferrari s’est retrouvé en mauvaise posture face à son équipier, Esteban Gutierrez, qui s’est montré appliqué et véloce.

Le constat est douloureux, Gutierrez a dominé Grosjean en qualifications sur l’ensemble de la saison européenne, et hormis en Autriche, c’est le Mexicain qui semble plus à même de marquer des points. Heureusement pour le Français, Gutierrez a dû se contenter très souvent d’une onzième place qui ne lui a toujours pas permis d’ouvrir son compteur.

La donne a changé pour Grosjean aujourd’hui, Räikkönen a prolongé une année supplémentaire chez Ferrari et si ce dernier venait à quitter la Scuderia à la fin de l’année 2017, le Français n’aurait plus les faveurs de Ferrari qui déteste qu’un pilote lave son linge sale en public.

Il sera sûrement chez Haas en 2017 pour une saison supplémentaire, mais si l’horizon est bouché chez Ferrari, que fera-t-il ? Le torchon brûle entre Haas et Grosjean. A Singapour, il a mis la voiture dans les pneus par deux fois sans vraiment reconnaître son erreur, tandis qu’on a vu Günther Steiner le calmer immédiatement lorsque sa voiture l’a empêché de prendre le départ.

Dès lors, un retour chez Renault serait envisageable puisqu’il connaît bien l’équipe basée à Enstone, qu’il a quittée pour éviter de se retrouver le bec dans l’eau si elle n’était pas rachetée. La filière Ferrari, au sens large du terme, se bouche petit à petit notamment car les jeunes se positionnent, à l’image de Leclerc et Ferrucci. En revanche, Renault semble avoir des difficultés à trouver un duo de pilotes satisfaisant et si Grosjean décidait de boucler la boucle, cet arrangement pourrait satisfaire tout le monde.

Grosjean peut toujours compter sur sa rapidité et sa solidité quand les choses se déroulent comme il le souhaite, mais son mental et sa capacité à rebondir dans l’échec sont toujours limités, si bien qu’il a du mal à accepter la responsabilité du moindre échec. Un comportement dont il n’aura pas besoin s’il arrive à se recentrer sur le pilotage et à rebondir... chez Renault ?

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