GP de France : 3 jours pour connecter le circuit au reste du monde

Une course contre la montre

Par Franck Drui

18 juin 2018 - 16:22
GP de France : 3 jours pour connecter le

La Formule 1 fait son grand retour en France ce week-end sur le circuit emblématique Paul Ricard, 10 ans après le dernier Grand Prix français. Les premiers essais n’ont pas encore débuté mais en coulisses, une équipe d’experts techniques de Tata Communications œuvre déjà pour connecter le site du Grand Prix au plus grand réseau de câbles sous-marins du monde pour permettre le transport des images et le travail des équipes.

De la France aux rives de la mer Caspienne en Azerbaïdjan, en passant par le désert d’Abu Dhabi et les rues de Singapour…Une grande partie de l’attrait de la F1 est dû à sa nature internationale. Ce sport est comme un cirque ambulant, avec des passionnés dans tous les coins du globe. Pourtant, peu de gens savent ce qu’il faut pour amener l’action de la piste aux téléviseurs dans les foyers, et de plus en plus aux appareils mobiles des fans. En tant que fournisseur officiel de la F1 en connectivité, Tata Communications vous dévoile dans cet article comment chaque tour d’un Grand Prix est connecté au réseau mondial pour que les fans puissent ressentir tous les frissons de la course.

La F1 est sans doute le sport le plus avancé sur le plan technologique, et celui où chaque milliseconde compte. Que ce soit la transmission de données depuis les centaines de capteurs que compte un monoplace vers les centres de contrôle, ou la livraison en temps réel via un flux en ligne vers des millions de fans à travers le monde, une fraction de seconde fait toute la différence. Dans cet environnement hautement technologique et sujet à une telle pression, une connectivité ultra-rapide et fiable est essentielle.

À chaque Grand Prix, l’équipe technique met en place une infrastructure informatique digne d’une petite ville en seulement trois jours, alors que ce chantier dure généralement plusieurs semaines. Une fois la course terminée, l’équipe reprend le réseau en quelques heures. En reliant la F1 au réseau mondial de Tata Communications, ce sport est capable de transférer des gigabytes de données et de vidéos depuis n’importe quel Grand Prix, et même d’utiliser des caméras robotiques sur la piste quel que soit le lieu de la course, depuis un siège au Royaume-Uni. Ainsi, chaque donnée met 260 millisecondes pour parcourir les 34 000 kms de câbles reliant le circuit de Shanghai au centre de contrôle britannique.

La rapidité et la fiabilité de cette connectivité réseau sous-marine ouvrent la porte à des possibilités infinies, bien au-delà de ce que les satellites peuvent faire, y compris la diffusion de la F1 sur Internet, et l’utilisation de technologies telles que la réalité virtuelle et les objets connectés pour booster l’expérience des fans à la fois à la maison et dans les tribunes du Grand Prix.

Pourtant, doter chaque Grand Prix d’une connectivité ultra rapide est plus compliqué qu’on ne le pense à cause de l’incroyable diversité des sites accueillant les courses. Et, paradoxalement, les circuits les plus renommés présentent parfois les plus grands défis techniques.

Situé sur une colline surplombant la mer Méditerranée, Monaco est probablement le circuit le plus glamour de la compétition. Ses rues sinueuses sont le test ultime pour tous les pilotes, comme le prouvent les tours de qualification d’Ayrton Senna et Michael Schumacher en 1988 et 1996 respectivement, restés dans les mémoires comme deux des plus grands tours de l’histoire la F1. Pourtant, du point de vue logistique et technique, il est un lieu difficile car il fait partie des circuits conçus lorsque les équipes de F1 étaient beaucoup plus petites et moins complexes, avec essentiellement les pilotes et quelques mécaniciens. Maintenant, les écuries dénombrent des pilotes supplémentaires, des équipes de mécaniciens et d’ingénieurs extrêmement développées, du personnel de soutien, entre autres. Parce que la course a lieu dans les rues d’une ville qui est elle-même petite, à l’étroit et incapable de se développer, le Grand Prix n’a également pas de grandes possibilités d’expansion. Un bon exemple est le fait que sur la plupart des Grand Prix, les équipes se trouvent le long du mur du circuit où elles peuvent apercevoir les stands derrière elles. À Monaco, elles assistent à la course sur le toit du stand. De même, l’équipe de connectivité opère à partir d’un parking souterrain, tandis que les voitures circulent dans les rues au-dessus de leur tête.

Les nouveaux lieux du Grand Prix présentent également leurs propres défis logistiques et techniques. Prenons l’exemple de Bakou en Azerbaïdjan, qui a tenu un Grand Prix pour la première fois il y a deux ans. Malgré l’industrie du pétrole et du gaz naturel en croissance rapide du pays qui repose sur la connectivité mondiale, la multitude de réseaux que d’autres nations ont déjà pour acquis, n’ont pas encore été construits dans le pays. Contrairement à la France, où des dizaines de réseaux différents relient le pays au reste de l’Europe et du monde, l’Azerbaïdjan est moins bien connecté. De plus, les réseaux du pays sont actuellement dotés d’une bande passante limitée, avec une fraction seulement des téraoctets de capacité qui seraient monnaie courante dans des économies plus établies. L’emplacement éloigné de l’Azerbaïdjan par la mer Caspienne, entouré de volcans de boue et de lacs salés, en fait un environnement difficile.

Si nous comparons Bakou avec Silverstone, circuit phare britannique, les données doivent se déplacer de seulement 120 kilomètres depuis le circuit avant d’atteindre le point de présence des réseaux (PoP) ou le hub du réseau, à Londres. Mais, à Bakou, les données doivent parcourir plus de 3 200 kilomètres pour atteindre le PoP à Francfort, en raison du manque d’options de route réseau fiables à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Les données supplémentaires devant être déplacées avant d’atteindre un PoP, il est alors plus difficile de s’assurer que les facteurs externes n’auront pas d’impact sur le réseau de fibre physique.

En dépit de sites très différents mais tout aussi stimulants comme Monaco et Bakou, une course de F1 n’a jamais été ni ne peut être retardée en raison de problèmes de connectivité. Ainsi, même avant le début de la première séance d’entraînement de l’un des Grand Prix, les experts techniques seront déjà sur le circuit depuis près de deux semaines, testant et surveillant la connectivité, afin que tout soit prêt pour la course. Bien que le Grand Prix de France n’ait lieu qu’en 2018, l’équipe de F1 de Tata Communications travaillait déjà en 2017 sur sa propre stratégie de course pour préparer le réseau. Avec des millions de fans qui regarderont la course sur le Circuit Paul Ricard, toute perte de connectivité - même pour une milliseconde - ne sera tout simplement pas une option.

Alors que la F1 poursuit sa course dans une nouvelle ère de transformation numérique, en explorant le potentiel d’innovations telles que la réalité virtuelle et augmentée et l’Internet des Objets pour augmenter l’expérience de course pour les fans, le rôle de la connectivité dans le sport est croissant. Les fans voudront regarder et s’engager avec la discipline en utilisant différentes plates-formes et périphériques, s’immerger dans l’action n’importe où, n’importe quand. En adoptant les technologies numériques - soutenues par une connectivité ultra rapide – la F1 sera donc en mesure de créer des expériences de fans plus inclusives, remplies d’adrénaline et plus puissantes que jamais.

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