Faute d’argent, le jeune Alonso courait en pneus slicks sous la pluie

En karting... et il n’y avait pas de miracle !

Par Alexandre C.

23 octobre 2016 - 19:15
Faute d'argent, le jeune Alonso

Avec 40 millions d’euros de revenu annuel (salaire et autres cachets), Fernando Alonso est l’un des pilotes les mieux payés du paddock. Cependant, n’est-ce pas de l’argent jeté par la fenêtre, étant donné que l’Espagnol ne peut lutter pour les podiums avec sa McLaren ?

Eric Boullier, le directeur de la compétition à Woking, pense tout le contraire.

« D’abord, c’est quelqu’un que je n’ai jamais vu partir au mauvais endroit, durant ces deux dernières années. C’est un repère pour la voiture, un jalon. Il n’est jamais hors-sujet. Il est toujours là. Vous lui faites confiance quand il est sur la piste. Et en dehors, il ne perd pas de temps avec les détails parce qu’il peut s’adapter. Il nous fait confiance et il sait que nous le corrigerons si nécessaire. Il se concentre simplement pour éliminer ce qui l’empêche d’aller plus vite. C’est infiniment précieux. »

Fernando Alonso lui-même pense que sa constance, soit la possibilité « d’être rapide dans la plupart des conditions, ou avec n’importe quelle voiture », est la première de ses qualités. « J’adapte mon style de pilotage, plus ou moins à tout, du karting à la moto, avec plus ou moins d’appui, avec des Pirelli, des Bridgestone, des Michelin, des V8, des V6, peu importe. »

« Il semble que je m’adapte un peu plus rapidement que quelques-uns de mes coéquipiers, au moins, puisqu’ils sont le seul point de comparaison possible – avec les autres voitures, c’est difficile. J’ai aussi quelques points faibles que je ne dirai pas, bien sûr, parce qu’ensuite tout le monde les saura. »

« En dehors de la voiture, probablement, je demeure plus ou moins concentré sur des choses importantes. J’essaie d’être tout le temps motivé, de m’entraîner tout le temps, de n’avoir aucune distraction. Je n’ai pas un style de vie exubérant ou quelque chose comme ça. J’essaie de me concentrer sur mon travail et une fois que j’en aurai fini avec la F1, je vivrai d’une manière différente. Mais maintenant, il est temps pour moi de me mettre au travail. »

Fernando Alonso visait-il Lewis Hamilton, plusieurs fois critiqué pour son style de vie jugé trop intensif, trop « bling-bling » ? Quoi qu’il en soit, revenant sur son expérience en karting, il dit avoir tiré la plupart de ses forces des premières années de sa carrière…

« Le début de votre carrière a des implications pour le reste de votre vie. J’ai couru ma première course en karting en Espagne à l’âge de 3 ans, et à 17 ans, je suis passé en monoplaces. Je courais en karting dans des conditions bien différentes, dans des catégories différentes. J’ai toujours été 4 ou 5 ans plus jeune que mes concurrents. Donc vous devez trouver votre voie, ou adapter votre style. Vous ne pouvez pas atteindre les pédales, le volant, vous n’avez pas la force de le tourner non plus… De telles choses vous placent probablement dans une position qui définit votre future carrière. »

« Ma mère travaillait dans un centre commercial, mon père dans une usine d’explosifs, et nous n’avions pas assez d’argent pour payer des pneus pluie pour les kartings. Donc chaque fois qu’il pleuvait, je courais avec les pneus slicks et tous les autres couraient avec des pneus pluie. »

« Bien sûr, j’avais 8 tours de retard… Je ne gagnais pas avec les pneus slicks, je ne suis pas Superman. Je perdais, largement. Mais je devais conduire avec ces pneus parce que nous n’en avions pas d’autre. Donc même si vous êtes dernier, ils allument votre moteur, et vous courez. Donc mon style de pilotage s’est probablement continuellement adapté, il a sans cesse évolué. »

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