Dans les coulisses des ateliers de Lotus

"La Formule 1 est un sport qui avance en permanence"

Par Franck Drui

3 mars 2013 - 13:50
Dans les coulisses des ateliers de Lotus

A l’approche de la course d’ouverture de la saison 2013, nous avons rencontré Ben Tiley, technicien composite, afin qu’il nous décrive la vie de l’atelier à Enstone au cours de cette phase cruciale.

Plus qu’une semaine avant que les voitures soient expédiées à Melbourne. La tension doit être palpable à l’usine…

Absolument. Et il faut dire que, suite à notre course au développement continuelle en fin de saison dernière, nous avons été pas mal occupés. Ce qui ne signifie pas que nous nous sommes plaints après une année formidable comme 2012 ! C’est cette soif de victoire qui mène l’équipe et quand vous voyez le résultat de vos efforts sur la piste, cela vous donne ce petit supplément de motivation. Nous arrivons à un point critique à ce stade de l’année. La pression est bien là, non seulement pour que les voitures soient sur la grille à Melbourne, mais aussi pour que nous donnions le maximum afin qu’elles se trouvent aux avant-postes. C’est pour cela que nous travaillons en Formule 1, nous voulons être les meilleurs.

Quelle est votre sensation lorsque vous assistez aux débuts en piste d’une voiture que vous avez contribué à créer ?

Il y a de l’excitation mêlée à la tension nerveuse. Lors de ces tout premiers tours, vous croisez les doigts le plus fort possible pour que la voiture tourne comme elle le doit, avec un œil très attentif en particulier sur les pièces que vous avez produit vous-même. Ensuite, lorsque les pilotes alignent les kilomètres, un début de confort s’installe et vous pouvez profiter de sa progression au cours de la journée. Bien sûr, les essais représentent le premier véritable obstacle de l’année pour nous. Toutes les pièces que nous avons produit doivent être éprouvées jusqu’à la rupture par l’équipe de contrôle à l’usine, avant d’être déclarées aptes au service sur la voiture. Alors cette difficulté doit être déjà franchie. Cela dit, c’est seulement le retour d’information de l’équipe en piste, après le roulage de la voiture, qui nous permet de pousser un soupir de soulagement !

Dans un environnement aussi exigeant, n’êtes-vous pas obligé d’avoir une approche perfectionniste de votre métier ?

Définitivement oui. Je pense que c’est un trait de caractère instillé en tous ceux qui travaillent dans cette industrie. Même si cela fait cliché, la perfection n’existe tout simplement pas dans ce jeu. Vous pouvez produire une pièce au summum de vos capacités, vous pouvez satisfaire à tous les critères possibles sur tous les éléments finis, il y aura toujours des procédures et des techniques qui peuvent être améliorées.

Évidemment, lorsque la voiture entre en piste, le travail est loin d’être terminé…

Si seulement il l’était ! Nous devons atteindre un certain quota de pièces pour la première course de la saison, qui doivent toutes passer le test d’aptitude. Ensuite, il faut en garder une quantité qui puisse être disponible selon les besoins, mais à partir de là, c’est un projet en constante évolution. Au fil de la saison, nous aurons de nouveaux designs, de nouveaux concepts et de nouvelles techniques, de quoi nous tenir bien occupés. La Formule 1 est un sport qui avance en permanence et c’est à nous de faire en sorte de maintenir ce taux de développement pour rester toujours dans la lutte pour la victoire. Ce qui a donné le résultat particulièrement satisfaisant d’Abu Dhabi l’an dernier. C’est un challenge permanent, mais c’est ce qui rend les choses si passionnantes.

N’éprouvez-vous pas un peu de fierté en voyant les pièces que vous avez fabriquées prendre la piste ?

Absolument. C’est formidable d’avoir une connexion directe avec la voiture et c’est l’un des avantages de travailler à Enstone. Vous n’êtes pas assis devant une chaine de production à boulonner des pièces sans voir le produit fini. Le résultat est là, devant vos yeux, ce qui offre une vraie satisfaction et ajoute encore à la passion que chacun met dans son travail. Lorsque la voiture entre en piste, nous le vivons ensemble, en équipe. Les deux premières semaines d’essais ont été une bonne manière de commencer la saison. Constater que la voiture tourne sans problème - et montre aussi un bon niveau de performance - procure un sentiment fantastique.

Source : www.lotusf1team.com

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