Comment la F1 pourrait s’inspirer du MotoGP

Quelques pistes d’amélioration

Par Alexandre C.

25 septembre 2016 - 13:15
Comment la F1 pourrait s'inspirer

D’un côté, un suspense haletant, avec une saison déjà record : 4 nouveaux vainqueurs (Jack Miller, Andrea Iannone, Cal Crutchlow et Maverick Vinales, une première depuis 1982), 7 vainqueurs différents à la suite, une incertitude dès le départ, des tribunes souvent pleines à craquer… De l’autre, trois vainqueurs en plus d’une demi-saison, un suspense déjà plié au classement des constructeurs, et de nombreux commentaires décrivant chaque semaine une discipline en mal de spectateurs. Vous l’avez deviné : la comparaison entre le MotoGP et la F1 n’est pas forcément à l’avantage de la F1…

Bien entendu, les deux catégories ne sont pas comparables, mais elles figurent tout de même parmi l’élite du sport mécanique. A l’heure où la F1 a été rachetée par Liberty Media, et que les idées fusent de tous les côtés pour repenser la discipline, comment pourrait-on s’inspirer du MotoGP ?

Le point principal, et c’est sur lequel nous voudrions insister, est le nécessaire rapprochement des performances des monoplaces. En Moto GP, quatre écuries semblent pouvoir se disputer les victoires à la régulière : Honda, Yamaha, Suzuki et Ducati, même si les deux premières ont une petite longueur d’avance. Les courses sont ainsi souvent serrées et indécises, entre les quatre fantastiques (Marquez, Rossi, Pedrosa, Lorenzo), parfois jusqu’au dernier tour.

La F1 ferait bien de s’en inspirer. La réduction des coûts est un serpent de mer, jamais véritablement mis en application. Il y a heureusement d’autres pistes, en jouant notamment sur le règlement. C’est ainsi que l’électronique a joué une large part dans le resserrement des performances cette saison. Artificiel, diront certains ? La différence de budgets entre les deux équipes, et le système inégalitaire qui en résulte, sont-ils pour autant des solutions préférables ?

Un autre facteur qui participe à ce suspense est l’incertitude pneumatique, puisque les équipes ne sont pas encore parfaitement adaptées aux nouveaux pneus Michelin. Surtout, les petites écuries étaient avantagées en qualifications puisqu’elles pouvaient, jusqu’à l’an dernier, utiliser des pneus plus tendres que les écuries de pointe. Là encore, on pourra pester contre le caractère artificiel de la mesure (et pourquoi ne pas lester des monoplaces ?).

Il n’en demeure pas moins que des personnalités du paddock comme Fernando Alonso prônent l’introduction d’une telle mesure (déclarations de mars 2016, après la séance de qualifications de Melbourne) : « Nous devrions nous inspirer du format utilisé en MotoGP l’an dernier. Les équipes moins performantes sont avantagées et peuvent utiliser des composés plus tendres par rapport grosses écuries. La Formule 1 a hélas choisi de prendre le chemin inverse du MotoGP. Par exemple, j’ai dû utiliser deux sets de super-tendres en Q1 et je n’ai pu en n’utiliser qu’un seul en Q2. J’étais dixième, à seulement 1,2 seconde des Mercedes. Mais j’ai dû patienter dans le garage et rester spectateur des qualifications pour finalement être éliminé. C’est triste. »

Pour améliorer le spectacle, cette fois-ci le vendredi, Romain Grosjean avait évoqué une autre piste l’an dernier, après des essais libres particulièrement ennuyeux à Sotchi. En 2016 au Japon, en MotoGP, quelques pilotes les plus en vue avaient en effet été autorisés à participer à des courses de mini-motos le vendredi… Le Français avait été particulièrement convaincu. « Si on suit le MotoGP sur Instagram, on voit qu’ils ont fait la course avec les petites motos, et ils font des trucs pour les fans. Peut-être que nous pourrions faire quelque chose comme ça, même si c’est beaucoup plus dur de créer une petite F1 qu’une petite moto. »

Max Verstappen souhaite du reste lui aussi que les pilotes de F1 testent une autre monoplace le vendredi, sans prendre donc le risque d’abîmer leurs voitures pour le reste du week-end : « Oui, comme ce qu’a fait le MotoGP. Je serai toujours d’accord pour faire du karting, ça, c’est clair ! » évoquait-il ainsi en écho à Romain Grosjean.

Enfin, relevons que les courses en MotoGP sont souvent bien plus courtes. La F1 devrait peut-être se diriger vers des dimanches plus courts, pour permettre un véritable sprint tout au long de la course, et un spectacle concentré, plutôt que de préférer parfois la quantité à la qualité.

On le voit, le MotoGP est une catégorie dont la F1 ferait bien de s’inspirer, mais pas de copier tout à fait. Les deux catégories sont par nature différentes, ce qui ne doit pas non plus conduire à quelque enfermement aveugle du côté de la FIA ou de Liberty Media.

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