Citroën poursuit le développement de sa WRC 2017 au Portugal

"Ces conditions variables étaient plutôt les bienvenues"

Par Franck Drui

14 mai 2016 - 08:45
Citroën poursuit le développement (...)

Trois semaines après les premiers tours de roues, Citroën Racing a poursuivi le développement de sa World Rally Car 2017 dans le sud du Portugal. Confrontés à des conditions météo diverses, Kris Meeke et Stéphane Lefebvre ont accumulé les kilomètres pendant les quatre jours d’essais.

Après le Languedoc, Citroën Racing avait pris la direction de l’Algarve pour la seconde séance d’essais de développement de sa World Rally Car 2017. Tour à tour, la pluie, la grêle, le brouillard et même… le soleil sont venus rythmer le travail de l’équipe. Avant de partir disputer le Rally de Portugal avec l’équipe Abu Dhabi Total World Rally Team, les équipages Kris Meeke / Paul Nagle et Stéphane Lefebvre / Gabin Moreau étaient à pied d’œuvre au volant du prototype issu du Centre technique de Versailles.

« Ces conditions variables étaient plutôt les bienvenues, car elles nous ont permis de tester différents réglages et de vérifier la bonne tenue de la carrosserie une fois chargée de boue », explique Laurent Fregosi, Directeur technique de Citroën Racing. « Au cours de nos essais, les objectifs sont multiples. Nous voulons évidemment vérifier la fiabilité des différents organes. Le kilométrage effectué par chaque pièce est répertorié pour valider le respect du cahier des charges. Mais nous travaillons aussi sur la recherche de la performance et du confort de pilotage. »

Ingénieur diplômé de l’INSA Lyon, Laurent Fregosi a rejoint Citroën Racing en 1995, à l’époque où les ZX Grand Raid régnaient sur le Dakar. Il a donc travaillé sur tous les programmes rallye depuis la Xsara Kit-Car. Nommé Responsable châssis en 2005, Laurent a pris la suite de Xavier Mestelan-Pinon au début de l’année. Impliqué depuis plus d’un an sur le programme 2017, le nouveau Directeur technique revient sur la genèse de la voiture.

« Voir notre World Rally Car enchaîner deux longues séances d’essais, sur des terrains exigeants et sans connaître de problème majeur est une belle récompense pour ceux qui travaillent sur ce projet depuis plus d’un an », souligne Laurent Fregosi. « Comme toujours, nous avons débuté par la rédaction d’un cahier des charges, issu de la réglementation de la FIA et des objectifs marketing de la Marque. Une fois le modèle de base choisi, nous avons récupéré ses données CAO pour définir l’implantation des principaux organes : moteur, transmission, réservoir de carburant, roue de secours… Le dessin de l’arceau de sécurité a découlé de tous ces volumes ainsi que de l’implantation réglementaire de l’équipage. »

Sollicité dès les premières esquisses, le bureau d’études est alors entré en ébullition pour dessiner chaque pièce : « La démarche est toujours la même : il s’agit de concevoir des composants résistants et légers, avec en filigrane une recherche de centrage et d’abaissement du centre de gravité. Les équipages, ainsi que les ingénieurs et techniciens qui exploiteront la voiture ont été invités à donner leur avis. Il faut notamment optimiser le démontage des pièces susceptibles d’être remplacées à l’assistance. »

« Ce travail a été mené en tenant compte de l’expérience emmagasinée depuis près de vingt ans au plus haut niveau du rallye mondial. Mais nous avons encore enrichi notre base de connaissances en effectuant des essais avec une DS 3 WRC laboratoire », révèle Laurent Fregosi. « Après avoir ralenti son développement en 2014, nous voulions expérimenter de nouvelles solutions pour le futur. Nous avons utilisé un moteur de Citroën C-Elysée WTCC, qui nous permettait d’atteindre immédiatement le niveau de puissance de l’an prochain. Nous avons notamment testé des suspensions de dernière génération. »

Une fois validés par le bureau de calcul, les plans ont été confiés aux différents laboratoires (transmission, suspension-direction-freins, électronique, plasturgie…) pour la fabrication des pièces, puis le montage des sous-ensembles.

Concentré sur moins d’un mois, l’assemblage du premier prototype a matérialisé les efforts des différentes équipes : « C’était un moment critique, car certains éléments nécessitent une longue fabrication. À l’atelier, les techniciens ont travaillé en flux tendu pour que nous soyons prêts dans les temps. Même si nous avons déjà bouclé deux séances d’essais, nous ne sommes qu’au début de l’aventure. L’analyse des données et des sensations des pilotes nous permettent de faire évoluer la définition technique en retenant les solutions les plus efficaces. Dans le même temps, nous préparons également une seconde voiture, qui sera bientôt utilisée sur asphalte. Ce travail itératif – qui concerne tous les domaines, du châssis au moteur en passant par la transmission ou l’aérodynamique – se poursuivra jusqu’au moment où nous devrons homologuer la voiture en vue du Rallye Monte-Carlo 2017. Une échéance à la fois lointaine et tellement proche ! »

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