Bilan F1 2014 - Lotus

Après avoir terminé la saison 2013 en tant que deuxième force du plateau, Lotus veut continuer sa progression et profiter du changement de règlement pour faire un nouveau pas en avant. L’écurie a cependant des soucis financiers et est en retard sur les salaires de ses employés. C’est notamment le cas de Kimi Raïkkönen, qui retourne chez Ferrari à l’intersaison. Le Finlandais est remplacé par Maldonado et ses généreux sponsors, alors que Grosjean continue l’aventure.

Résumé de la saison :

L’écurie d’Enstone connaît un hiver désastreux et prend énormément de retard sur la concurrence. Le V6 Renault est en plus capricieux, peu fiable, et moins puissant que le V6 Mercedes. L’équipe manque notamment la première séance d’essais hivernaux et ne règle que plus tard les petits problèmes de mise au point que les autres équipes ont déjà effacés.

Le début de saison arrive ainsi bien trop vite pour les hommes de Gérard Lopez. A Melbourne, les Lotus ont encore du mal à faire quelques tours sans rencontrer des soucis de fiabilité. Les monoplaces ont toutes les peines du monde à se qualifier dans les 107% des pilotes les plus rapides. Maldonado ne tentera d’ailleurs aucun tour lancé, et obtiendra tout de même la bénédiction des commissaires pour courir le Grand Prix. Grosjean termine bon dernier de la séance. Les deux pilotes sont largués en course et sans surprise, finiront par abandonner sur problème technique.

Ambitieuse avant d’aborder le grand défi de cette année 2014, Lotus a pris une véritable claque en Australie. L’écurie doit vite réagir pour obtenir les résultats qu’elle souhaite.

Les choses vont légèrement mieux en Malaisie. Grosjean parvient à se hisser en Q2, à l’inverse de Maldonado, et va terminer à la onzième place en course, manquant de peu les points. Le Vénézuélien doit lui renoncer à cause d’un soucis moteur.

Le scénario se répète à Bahreïn où les Lotus luttent à nouveau pour ne pas être éliminés dès la première phase des qualifications. Cela semble désormais être leur véritable niveau. La course offre peu de réjouissance, et aucun point n’est marqué une fois encore. Maldonado commet d’ailleurs une faute de jugement en sortant des stands et envoie la Sauber de Guttierez en tonneaux. Cela restera comme l’une des images de la saison.

En Chine, Grosjean est affecté par la situation mais prend sur lui, et hisse sa E22 en Q3 pour la première fois de l’année. Sa boîte de vitesses le trahira malheureusement en course et Lotus termine ainsi ses quatre premiers Grands Prix de l’année bredouille.

Le retour en Europe procure un peu de joie à l’équipe puisque Grosjean réalise une belle performance et se qualifie très beaux cinquième à Barcelone. Le Français ne peut contenir certains de ses concurrents en course mais parvient tout de même à terminer huitième, offrant quatre points à Lotus qui ouvre enfin son compteur au championnat constructeurs.

A Monaco, Maldonado ne peut même pas prendre le départ puisqu’il reste bloqué au garage à cause d’un problème de pompe à essence. Grosjean doit donc défendre seul les couleurs de Lotus pendant le Grand Prix. Le Français profite d’une course avec peu de voitures à l’arrivée pour obtenir une deuxième huitième place d’affilée et marquer de précieux points au championnat. Il aura toutefois fallu une grande performance de Romain en Espagne et une course hécatombe à Monaco pour que l’écurie ne se retrouve pas avec un zéro pointé.

Retour à la réalité à Montréal. Mal qualifiés, aucun des deux pilotes ne verra l’arrivée suite à deux abandons techniques. Maldonado est ensuite proche des points en Autriche mais termine finalement douzième, alors que Grosjean lutte toute la course dans le peloton après avoir dû partir des stands une fois de plus.

Nouvelles conditions difficiles en Angleterre et revoilà Grosjean auteur d’une belle performance, onzième sur la grille. Pas de point toutefois le lendemain, la Lotus n’étant toujours pas assez performante pour lutter convenablement avec ses adversaires plus huppés. Même conclusion en Allemagne où le Français enregistre un nouvel abandon pendant que Maldonado termine péniblement douzième.

Avec seulement huit points marqués après dix Grands Prix, Lotus est très loin des objectifs qui étaient les siens avant le début de saison. Elle peut heureusement compter sur un Grosjean performant pour marquer quelques points, mais ne peut en revanche que rarement être satisfaite d’un Maldonado qui commet beaucoup d’erreurs de pilotage.

En Hongrie, Grosjean se fait cette fois piéger par les conditions météo difficiles et se crashe sous régime de voiture de sécurité. Maldonado, une fois de plus parti en fond de grille, termine loin du top 10. La course de Spa se passe encore plus mal car les deux voitures abandonnent sur problème technique.

La course de Monza avantage les équipes avec une grande vitesse de pointe, et à ce jeu-là les Lotus-Renault ne peuvent absolument rien espérer face aux équipes propulsées par un V6 Mercedes. Leur course est anonyme, Maldonado termine quatorzième et Grosjean seizième. Le Français semble d’ailleurs être désemparé par la situation qui ne s’améliore jamais.

Il va d’ailleurs le faire savoir à Singapour, en pestant ouvertement contre son moteur qui fait une fois de plus des siennes durant les essais. Son équipe tente de le raisonner mais la coupe est pleine pour le pilote. Nouvelle course transparente des Lotus qui terminent une nouvelle fois hors des points.

Lotus a lâché depuis un moment le développement de sa voiture pour se tourner vers 2015, et les performances s’en ressentent. Grosjean et Maldonado continuent de tirer la quintessence d’une voiture lente et inconduisible, et terminent très loin dans la hiérarchie au Japon et en Russie.

Maldonado réalise cependant une course héroïque à Austin. Le Vénézuélien se bat durant toute la course pour le top 10 sur un circuit où sa monoplace souffre moins qu’à l’accoutumée, et parvient à arracher la neuvième place finale. Il offre ainsi deux nouveaux points à l’équipe Lotus qui patientait depuis le Grand prix de Monaco pour augmenter son capital.

L’écurie d’Enstone retrouve ses standards habituels au Brésil et Abu Dhabi. Grosjean abandonne sur une casse moteur à Interlagos, avant que Maldonado ne rencontre le même problème à Yas Marina. L’image de sa monoplace en flammes et des ingénieurs Lotus hilares dans les stands montre bien qu’il était temps que l’année se termine pour l’équipe.

Finalement huitième du championnat constructeurs avec huit petits points seulement, Lotus a réalisé une chute libre incroyable dans la hiérarchie.

Bilan :

Alors que les Noirs et Or rêvaient de victoires et de podiums, c’est finalement une saison désastreuse qui attendait l’équipe d’Enstone. En retard sur la concurrence dans la conception de sa monoplace, Lotus a en plus dû composer toute l’année avec un V6 Renault poussif et peu fiable. Grosjean et Maldonado ont été contraints de piloter toute l’année une voiture impossible à développer, lente et également difficile à prendre en main.

Lotus peut cependant espérer rebondir en 2015 : elle sera désormais propulsée par le performant bloc Mercedes. Grosjean et Maldonado seront quant à eux toujours au volant . Tout devrait donc mieux se passer pour l’écurie la saison prochaine, même si les objectifs seront cette fois plus réalistes en début d’exercice. Un retour à la régulière dans la zone des points serait déjà un bel accomplissement.

Tops :

— A pu compter sur un bon Romain Grosjean pour inscrire quelques points précieux
— Pas de gros dérapage médiatique malgré la situation de l’écurie
— Aura le V6 Mercedes en 2015

Flops :

— Des résultats totalement catastrophique pour un "top team"
— Maldonado souvent loin du compte
— Pas de sentiment de révolte ne se dégageait de l’équipe

Statistiques de Lotus :

— 8ème du championnat constructeurs avec 8 points (7 titres de champion du monde des constructeurs dans son histoire)
— meilleur classement en course en 2014 : 8ème (81 victoires dans son histoire)
— meilleure qualification en 2014 : 5ème (107 pole positions dans son histoire)
— aucun podium en 2014 (196 podiums dans son histoire)

A noter : Lotus a connu la plus belle chute dans la hiérarchie de ces dernières années. Alors qu’elle avait inscrit 315 points en 2013, remporté une victoire et obtenu 14 podiums, elle n’aura marqué que 8 points en 2014.