Arai : Nous avons découvert qu’il y aurait beaucoup de choses à régler

Avec 100 kg d’essence alloués par Grand Prix et de petits moteurs turbo hybrides de 1,6L de cylindrée, la Formule 1 se veut plus ‘verte’ depuis 2014. Ce sont ces technologies plus en phase avec les préoccupations environnementales qui ont poussé Honda à revenir en F1, même si certaines d’entre elles se sont révélées difficiles à maîtriser…

« Quand nous avons testé notre voiture à Abu Dhabi un an avant notre retour, déclare ainsi Yasuhisa Arai, le directeur de Honda en F1, nous avons rencontré des problèmes avec notre système de contrôle de l’électronique et nous avons pensé que les résoudre serait suffisant. Mais à l’hiver 2014, nous avons découvert qu’il y avait beaucoup d’autres choses à régler, comme le problèmes du refroidissement de températures supérieures à 1000°C. Les trois séances d’essais que nous avons menées avant la saison se sont révélées inutiles. »

« Jusqu’au Grand Prix d’Espagne en mai, dès que nous réglions un problème, un nouveau survenait. Même si nous ne révélons pas le nombre de nos employés impliqués dans notre équipe de F1, environ la moitié d’entre eux sont débutants dans le domaine. »

« Le plus gros défi était de travailler sur les technologies du système qui recycle la chaleur et la convertit en électricité pour assister les moteurs. L’été dernier, sur des circuits ‘moteurs’ avec de longues lignes droites comme la Belgique et l’Italie, nous nous sommes rendus à l’évidence : nous ne pourrions pas rattraper les autres équipes. »

« Même si nous avons augmenté la puissance de notre moteur, il perdait aux alentours de 160 chevaux en ligne droite à cause du manque d’énergie calorifique. Il fallait que nous révisions complètement la conception du matériel dédié, mais c’était impossible en cours de saison. »

« Par la suite, nous avons essayé d’adopter des approches différentes pour améliorer autant que possible nos performances. Mais nous avons eu du mal. Honda a rencontré les mêmes ennuis que les autres équipes après les changements de règles de 2014. »

Dès lors, que faire pour résoudre ces problèmes d’ordre technologique ?

« Dans nos laboratoires de Sakura en août dernier, nous avons commencé à réfléchir sur un moteur dont le but était de résoudre précisément nos soucis pour la saison 2016. Je ne pourrais pas dire que nous trouverons une solution en moins d’un an. Le personnel de notre équipe de développement était extrêmement occupé, parce qu’il a dû à la fois améliorer le moteur 2015 et retravailler en profondeur la conception de la mouture 2016. »

Certaines analyses font ressortir que les ennuis de Honda pourraient être liés au concept-même de la McLaren et sa ‘taille zéro’, qui implique d’utiliser un moteur très compact.

« Nous ne changerons pas en 2016. Les F1 ne peuvent pas rouler vite sans prendre en considération la résistance de l’air et les mouvements de suspensions. Il est important de réduire la taille du moteur pour ne pas qu’il gène le dessin de la voiture. McLaren nous avait dit que ce n’était pas absolument nécessaire, mais nous sommes déterminés à concevoir le plus petit bloc possible. »