Après la farce des pénalités moteur à Monza, Horner presse la FIA de réagir

Et démolit les V6 yurbo au passage

Par Alexandre C.

5 septembre 2017 - 08:57
Après la farce des pénalités moteur à

Sur les 20 pilotes du plateau à Monza, 9 ont écopé de pénalités sur la grille, principalement pour avoir dépassé le quota d’éléments moteurs ou pour changement de boîte de vitesses. Pour certains spectateurs moins au fait des arcanes de la discipline, il fallait avoir les méninges rudement bien en place afin de comprendre pourquoi Kevin Magnussen, éliminé en Q1 le samedi, partait par exemple dans le top 10 le dimanche.

Parmi ceux ayant le plus souffert de ces pénalités, figurent les pilotes Red Bull. Sans leurs lourdes pénalités, Daniel Ricciardo ou Max Verstappen auraient certainement été en position d’aller jouer le podium et d’y déloger Sebastian Vettel.

La performance des monoplaces autrichiennes était toutefois très encourageante sur l’autodrome lombard, censé jouer en leur défaveur en raison de ses longues lignes droites.

Néanmoins, que ce soit pour ses propres pilotes ou tout simplement pour l’image de la F1, Christian Horner, le directeur de Red Bull, pense que la F1 devrait revoir d’urgence un système qu’il juge très peu probant. Horner estime même que le problème est plus large et est directement lié à ces V6 turbo, peu bruyants, chers, et éminemment complexes.

« Ce moteur n’a rien produit de positif pour la F1 depuis son introduction » critique un Horner très remonté. « Ce qui m’inquiète, c’est que nous allons passer à une limite de trois moteurs l’an prochain, tout en ayant plus de courses au programme. Selon moi, ce point devrait être la priorité des priorités lors de la prochaine réunion du Groupe Stratégie. J’ai essayé de changer cette règle lors d’une précédente réunion cette année, mais je n’ai pas obtenu le soutien nécessaire. »

« J’espère que ce sera différent maintenant avec toutes les équipes qui risquent d’être pénalisées d’ici la fin de la saison. »

Comme nous l’a cependant rappelé Otmar Szafnauer, le directeur des opérations piste de Force India, dans le paddock de Monza, ces pénalités existent pour une raison bien précise : limiter les coûts liés au développement de nouvelles pièces. Christian Horner en prend acte, mais il pense qu’une meilleure solution pourrait être explorée.

« Bien sûr, la pénalité doit être suffisamment dissuasive, parce que le but est de réduire les coûts. Mais ça ne fonctionne pas, puisque les moteurs doivent de toute façon faire le tour du monde [en étant transportés à chaque course du calendrier]. Nous avons peut-être besoin de revenir à un équilibre plus équitable. Peut-être que cinq moteurs est le nombre qu’il faut – et non trois ou quatre. »

Ross Brawn a aussi admis à Monza qu’il voulait penser à un autre système que des pénalités sur la grille. Des points en moins au championnat constructeurs par exemple. Mais ce n’est qu’une piste.

Qu’en pense donc la FIA ? Jean Todt se dit ouvert aux discussions.

« Si nous pouvons améliorer la situation, nous le ferons. Nous sommes ouverts aux suggestions et nous aurons une réunion à ce sujet à ce moment-là. »

Depuis 2014, les moteurs jouent un rôle crucial en F1, y compris dans la conception du châssis – chaque V6 doit y être soigneusement intégré. Red Bull, qui est dépendant de Renault en la matière, milite dès lors pour l’introduction de moteurs plus simples et moins coûteux à partir de 2021, afin de refaire de l’aérodynamique un facteur bien plus discriminant.

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