Alonso : Pourquoi je dispute les 500 miles d’Indianapolis

L’Espagnol s’explique sur le défi qu’il va relever

Par Emmanuel Touzot

19 mai 2017 - 12:13
Alonso : Pourquoi je dispute les (...)

Fernando Alonso s’apprête à disputer l’un des plus grands défis de sa carrière avec les 500 miles d’Indianapolis et de ce fait, l’Espagnol a tenu une colonne pour expliquer la démarche qui le fait avoir cette longévité au plus haut niveau du sport automobile, mais aussi cette envie de se réinventer outre-Atlantique.

"J’ai appris quelque chose à mon sujet : j’aime courir. Mais vraiment, vraiment courir. Et c’est pour cela que le 28 mai, date du plus gros week-end de sport automobile, je ne serai pas avec mon équipe de F1 à Monaco".

"Je serai à Indianapolis et je courrai sur le ’Brickyard’. Car j’ai besoin d’y être. L’Indy 500 est l’un des plus gros événements en sport. Les pilotes du monde entier le savent, et je m’y sens à ma place car je suis un pilote".

"Je l’ai toujours été et je le serai toujours".

L’Espagnol donne le ton de cette missive publique avec cette introduction fort à propos, et de laquelle il enchaîne en expliquant ce qui lui plait dans le défi qu’il va relever dans une dizaine de jours.

"Il est désormais temps de quelque chose de nouveau. Un nouveau circuit, une nouvelle piste, une nouvelle voiture. Un nouveau monde.

"Cela fait maintenant quatre ou cinq ans que je pense à Indy. J’ai vu quelques courses mais je ne connais pas grand chose au sujet de la discipline. J’ai connu quelques noms et quelques équipes, mais tout est globalement nouveau pour moi. Je fais de nouveau ce que j’aime, apprendre. Tout le monde, que ce soit dans l’équipe McLaren Andretti ou les personnes que j’ai rencontrées durant mon séjour en Amérique, m’a grandement aidé".

"Les seuls qui ne m’ont pas trop aidé sont les autres pilotes de Formule 1, car ils sont tous jaloux. Je plaisante (quoique, pas vraiment). Ils me soutiennent tous et me souhaitent bonne chance. Nous sommes un petit groupe dans le paddock de la F1. C’est important quand l’un d’entre nous va dans une autre série. Quand Nico Hulkenberg a remporté les 24 heures du Mans en 2015, c’était important pour nous".

Alonso revient également sur les difficultés que représente ce défi pour lui, tant sur le fait de devoir manquer une course de F1 que de devoir s’adapter rapidement à un environnement inconnu.

"C’est dur de manquer le Grand Prix de Monaco, mais la tradition à Indy est fantastique aussi. J’entends beaucoup à ce sujet de chaque personne avec qui je parle. J’ai hâte de vivre les cérémonies d’avant course et d’en connaître l’ambiance".

"Je suis un vétéran qui découvre tout. L’hymne, le circuit, la compétition, je suis vraiment reconnaissant de vivre cela. Je vais faire mon maximum pour profiter de mon temps hors de la voiture car une fois que le week-end de course arrivera, il sera temps d’y aller".

"Grâce aux essais en simulateur, j’avais l’impression de connaître ma voiture avant de l’essayer la semaine dernière à Indy. Mais lorsque ça a été le cas, il y a une chose à laquelle rien ne m’aurait préparé, c’est cette sensation brute et directe de puissance".

"Les monoplaces d’IndyCar sont un peu plus simples que celles de F1, donc c’est plus pur. Il y a moins de grip mécanique, ce qui donne plus d’énergie à l’accélérateur. Il m’a fallu un peu de temps avant d’être à l’aise mais l’équipe a fait un très bon travail de préparation pour moi. J’ai surtout pris beaucoup de plaisir à être derrière le volant et j’ai hâte d’être au 28 mai".

Pour la première fois depuis l’année 2000, Alonso retrouve une formule monotype et c’est d’autant plus dur qu’il est depuis longtemps un pilote très influent autour de qui les monoplaces sont souvent développées.

"Comme mon premier karting, cette voiture n’a pas été conçue pour moi. Je ne suis pas le pilote prévu dedans mais je vais tout faire pour rendre ses concepteurs fiers. Et peut être que ce sera le début d’un nouveau voyage pour moi aussi".

"Je veux également préciser une chose : Je ne viens pas pour une semaine de repos ou pour m’amuser, je suis un pilote et je viens pour gagner. Par dessus tout, j’espère que ce sera une expérience dont je pourrai me souvenir pour le restant de mes jours. J’espère que les sentiments ressentis et ce que je verrai là-bas resteront dans mon esprit pour toujours".

En guise de conclusion, il rappelle l’essence même de la compétition et ce pourquoi il se lance dans cette épreuve : "J’espère qu’à la fin de ces 500 miles, j’aurais appris une chose que je n’avais jamais sue".

"La Formule 1 reste ma priorité. Le but ultime est de gagner cette course, gagner Le Mans un jour et gagner un autre titre en F1. Voilà ce qui me motive, tous les jours, en tant que pilote, à me lever. J’ai la chance, je pense, de pouvoir trouver une équipe compétitive en Formule 1 si je le veux. Et une autre pour les 24 Heures du Mans lorsque je voudrai les faire."

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